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10 décembre 2011

La France sous la menace d'une dégradation de sa note d'un jour à l'autre

AFP (9h16) — Au lendemain du sommet européen de Bruxelles, la France vit sous la menace d'une dégradation d'un instant à l'autre de la note de sa dette par Standard and Poor's, qui s'est promis de prendre sa décision le plus tôt possible après ce énième effort de sauvetage de la zone euro. L'agence, qui a placé lundi cette note sous "surveillance négative" avec celles de 14 autres des 17 pays de la zone euro, dit vouloir "conclure sa surveillance aussitôt que possible après le sommet européen du 9 décembre". Si l'Allemagne notamment est exposée au même risque, la France se distingue de ses partenaires : elle est le seul des six pays bénéficiant de la meilleure note, "AAA", pour lequel S&P envisage un abaissement de deux crans.

Le triple A des agences de notation permet d'emprunter à des taux avantageux. "Je n'ai aucun doute que la note de la France sera baissée. Que ça se passe demain ou dans un mois, pour moi cela ne fait pas grosse différence", déclare à l'AFP Charles Wyplosz, professeur à l'Institut de hautes études internationales de Genève. "Si j'étais Standard and Poor's, je tirerais mes conclusions tout de suite", lance-t-il.

Dans les faits, "la France a perdu son triple A depuis longtemps", estime-t-il en dressant un tableau sombre de la situation. "Il y aura des restructurations de dette, elles ne seront pas volontaires. Des banques vont s'effondrer, y compris peut-être un certain nombre de banques françaises , lesquelles sont très exposées à la Grèce, au Portugal, à l'Italie, à l'Espagne", affirme-t-il. "Le gouvernement va devoir les remettre à flot, et c'est pour ça que Standard and Poor's, à mon avis, veut baisser le triple A", insiste-t-il.

Une dégradation soulèverait à nouveau la question de mesures supplémentaires d'austérité après les deux plans de rigueur annoncés par le gouvernement depuis l'été, alors que les perspectives de croissance se dégradent. Le gouvernement prévoit toujours 1% de croissance en 2012 tandis que l'OCDE a fortement abaissé sa prévision à 0,3%. "On a même pas assez de croissance pour payer les intérêts de la dette publique ", déplore Marc Touati (Assya Compagnie Financière). "Ca ne sert à rien de mourir guéri", ironise-t-il, déplorant que le sommet n'ait pas décidé de réelles mesures de soutien à la croissance européenne. "Tout ça, c'est enterré. Quand les Allemands seront en récession, ils en voudront", lance-t-il.

M. Wyplosz est sur la même ligne, prônant "un pas de deux" qui consiste à "se lier les mains à long terme" pour assainir ses finances publiques et "se donner de l'air à court terme pour éviter d'entrer en récession". "On paye des décennies d'irresponsabilité et l'incapacité à s'occuper de nos banques de manière correcte : tout finit par se payer ", dit-il.

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