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20 février 2012

Abatage rituel: les associations de consommateurs s'en mêlent

Dans un rapport remis en 2005 aux ministres de l’Intérieur et de l’Agriculture (non publié officiellement mais téléchargeable sur le site www.abattagerituel.com), le Comité permanent de coordination des inspections (Coperci) à travers une « enquête sur le champ du halal » constatait déjà qu’une part « non négligeable de la viande abattue rituellement était vendue dans le circuit classique, sans mention particulière ». Comment en est-on arrivé là ? La réponse à cette question tient à la fois à des exigences religieuses et économiques.

Par exemple, les israélites ne retiennent que les quartiers avant des bovins jusqu’à la huitième côte et rejettent la partie arrière qui contient le nerf sciatique déclaré impur par la Torah. Comme il est impensable d’envoyer à l’équarrissage des morceaux de choix, cette viande se retrouve dans le circuit de la boucherie classique. Il en va de même pour les nombreuses carcasses considérées comme impropres à la mise sur le marché casher pour diverses raisons (adhérence de la plèvre, anomalies internes, etc.) et donc « retoquées » par les contrôleurs rabbiniques.

Quant aux musulmans, leur consommation porte principalement sur les morceaux les moins chers, essentiellement les abats et les quartiers antérieurs. Le recyclage des autres morceaux est resté marginal tant que le marché de la viande « rituelle » était limité. Mais le boom du halal dans les années 2000 a changé la donne. Pour des raisons essentiellement de rentabilité, l’abattage rituel sans étourdissement a eu tendance à se généraliser dans les abattoirs.

Alors qu’ils n’ont jamais franchi la porte d’une boucherie halal ou casher, de nombreux consommateurs mangent donc à leur insu de la viande « rituelle ».

Cette absence de traçabilité, Que Choisir a pu la constater lors d’une visite sur le marché de gros de Rungis. Selon les desiderata du client, la viande est halal ou pas. « Avec l’informatique, c’est facile. On a un code spécial halal sur les carcasses issues de l’abattage rituel. Si le boucher demande de la viande halal, je mets le code sur la facture. Et si au contraire le client n’en veut pas, c’est tout simple, j’enlève le code… »

Pour mieux informer les consommateurs, un amendement de la loi européenne sur l’étiquetage des produits alimentaires proposait d’apposer sur ces produits la mention « viande provenant d’animaux abattus sans étourdissement ». Après avoir été adopté par le parlement européen, il a finalement été retoqué par le Conseil de l’Union. Une victoire pour les gouvernements qui ne voulaient pas ouvrir la boîte de Pandore et risquer de stigmatiser certaines catégories de la population, et aussi pour l’industrie qui n’en voulait surtout pas. Mais une défaite pour les consommateurs, qui se voient privés une fois de plus de la liberté de choisir leur viande selon leur conscience et leurs croyances.

source

 

 

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