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23 avril 2012

Et si la fausse "défaite" de MLP était une vraie victoire ?

En ne prenant qu’une relative -mais remarquée- troisième place, le FN réalise paradoxalement une meilleur opération qu’en 2002 où il avait contre toute attente éliminé le deuxième des favoris. Pour plusieurs raisons:

  1. En 2002, Jean Marie Lepen s’était préparé à tout sauf à cette victoire, et n’était donc pas en position de gouverner. Il ne le souhaitait d’ailleurs pas. Rien de tel pour sa fille, qui ne cesse de répéter qu’elle veut et prendra le pouvoir. Et s’en donne les moyens
  2. En accédant au second tour de la présidentielle de 2002, le FN obligeait de fait les partisans du système à faire barrage par tous les moyens à son éventuelle victoire, d’où la campagne hystérique de 2002, droite/gauche confondues, en faveur de Chirac, et l’élection de ce dernier avec un score digne des plus illustres républiques bananières. Rien de tel cette fois: en laissant les deux frères ennemis (en apparence) du système face à face, mais avec un score qui la rend incontournable au moins pour l’un des deux, Marine Lepen risque fort de faire une entrée fracassante sur la scène politique. Parce que la droite molle a impérativement besoin des voix frontistes pour espérer l’emporter. Pas tant d’ailleurs au second tour de la présidentielle -qui semble hors de portée- qu’aux législatives à suivre, où ce report de voix dépendra à l’évidence d’accords locaux en bonne et due forme et où le FN peut même espérer un certain nombre d’élus en l’absence de tels accords.
  3. Enfin , le climat dans lequel le futur pouvoir prendra ses fonctions est tout sauf réjouissant. D’autant que ni l’un ni l’autre des prétendants n’a de solutions pour répondre aux défis de l’après 5 mai. Le FN resté par obligation dans l’opposition continuera donc plus que jamais à capitaliser les voix protestataires.
  4. Dernier point et non des moindres, la lepenisation des esprits va aussi marquer la gauche: le bon score de Hollande est avant tout un vote de défiance vis à vis du candidat Sarkozy, et l’effondrement de la gauche de la gauche (EELV/FDG) traduit un rejet du "sociétalisme" par une large majorité de citoyens, désormais allergiques au totalitarisme droit-de-l'hommiste.

Décidément, il est des défaites qui n’en sont pas.

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