Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
DISSIBLOG
17 mai 2012

Comment la droite peut gagner les législatives

Il est habituellement entendu que les législatives de juin prochain sont gagnées d'avance par la gauche.Et en effet, l'élection d'une majorité parlementaire contraire à celle d'un président nouvellement élu serait inédite.

En 1981, par exemple, la gauche, minoritaire au 1er tour de la présidentielle, a remporté les deux tiers des sièges à l'Assemblée deux mois après, par la combinaison du découragement à droite et du sentiment qu'il était légitime de donner au président nouvellement élu une "majorité pour gouverner."

1erTour2La situation  nous paraît cette année différente de 1981 : non seulement la gauche est, comme alors, minoritaire dans le pays, mais M. Hollande n'a cette fois pas gagné par adhésion à son projet autant que sur un rejet de Nicolas Sarkozy. Son projet économique suscite des inquiétudes jusque chez ses électeurs.

De surcroît, ses attaques répétées sur le "style" présidentiel et son engagement à se tenir plus en retrait que son prédécesseur ("Moi, président de la République, je ne serai pas le chef de la majorité") ouvrent une brèche pour une majorité législative différente de la majorité présidentielle. De plus, l'effet habituel d' "état de grâce" peut être atténué cette fois par l'effet désastreux - pour la gauche - qu'aura eu sur beaucoup de nos compatriotes les images de la Bastille dimanche soir. (NDLR: sans compter la composition effarante du gouvernement Ayrault connue depuis)

La droite (et le centre-droit) peuvent encore remporter les législatives, mais elle doit pour cela prendre deux options réalistes.

1. Elle ne doit d'abord pas tabler sur un seul rejet de la gauche.

L'argument "ne donnez pas tous les pouvoirs à la gauche" est porteur, mais uniquement en appoint d'une vraie perspective sur ce que ferait une majorité législative de droite.

La campagne de l'UMP doit s'articuler autour d'un programme législatif dérivé de celui de Nicolas Sarkozy (il est bien trop tard pour en populariser un autre), marqué par son rééquilibrage à droite après un quinquennat empreint sur bien des points d'une politique de gauche.

Il serait indispensable d'établir rapidement une sorte de "contrat" en une dizaine de points reprenant des mesures-phares qui, d'une part, remportent une adhésion chez les électeurs, et, d'autre part, relèvent des attributions du parlement - dans le respect des prérogatives du Président, notamment en matière de politique étrangère. On pourrait citer la règle d'or, la non-ratification d'un traité d'adhésion de la Turquie, la préservation du mariage, ou la limitation de l'immigration.

L'UMP pourrait également mettre en avant un candidat au poste de Premier ministre.

2. La deuxième condition est bien entendu pour l'UMP celle de la normalisation du rapport avec le Front national.

A ce sujet, si une alliance au niveau national semble tout à fait improbable, voire peu souhaitable si elle est faite dans la précipitation, une normalisation des relations entre les deux partis est indispensable au succès de l'un comme à l'autre. Tous deux dépendent en effet au minimum de bons reports de voix mutuels, voire de désistements en cas de triangulaires.

La ligne nationale de l'UMP peut demeurer le "ni-ni" ("Ni gauche, ni FN" au second tour) défini par le parti aux cantonales de 2011, mais avec une plus grande latitude envers des accords locaux et des appels individuels à voter FN au second tour. L'UMP doit comprendre que les électeurs sont assez grands pour savoir ce qu'ils auront à faire au second tour. L'aile gauche de l'UMP, qui appelle à voter PS plutôt que FN en cas de non-maintien du candidat UMP, devra quant à elle faire face aux conséquences électorales de son choix. Rappelons que 6 électeurs de l'UMP sur 10 - et autant au FN - soutiennent une entente entre ces partis.

 Le Salon Beige

Publicité
Publicité
Commentaires
DISSIBLOG
Publicité
DISSIBLOG
Newsletter
Derniers commentaires
Publicité