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25 février 2013

L'Italie submergée par une vague « populiste »

Submergée par la vague populiste, voilà l’Italie telle qu’elle se présente d’après les résultats du dépouillement au Sénat. Les voix des berlusconiens et des « grillini » - les partisans de l'ancien comique Beppe Grillo - atteignent ensemble plus de 50% des suffrages. Ils prônent l’un et l’autre la sortie de l’euro. Il faudra bien sûr attendre les résultats de la Chambre pour avoir une idée définitive mais on devine d’ores et déjà que la situation italienne ne pourra qu’être jugée inquiétante par le reste de l’Europe. 

Le pays a vécu un moment de temps suspendu, lundi vers 16 heures 30, lorsque le dépouillement des bulletins de vote a fait émerger avec une certitude de plus en plus claire que le Movimento5Stelle du comique Beppe Grillo se situait autour de 25%, et qu’il représentait donc un électeur sur quatre au moins au Sénat.

Dans la ville de Rome, tout semblait immobile dans cet après midi pluvieux et froid, comme pour un match de foot. Même si de nombreux Romains s’étaient rendus compte depuis déjà deux semaines que les tendances annoncées par les sondages (la victoire du centre-gauche) commençait à changer de direction.

Les leçons de cette élection ont été vite tirées par la bourse de Milan qui avait grimpé de 3,6% en début d’après midi avec la victoire annoncée du centre gauche et qui plongeait à moins 0,7% vers 17 heures, tandis que le « spread » des bons du Trésor italien avec les bons allemands passait de 261 à 275. 

Les trois leçons du scrutin

Mais il y a d’autres leçons. Et d’abord l’échec des sondeurs qui avaient tous prédit une indéniable victoire du centre gauche, en sous-évaluant la récupération opérée par Silvio Berlusconi à travers une campagne sans scrupules et en sous-estimant l’attraction exercée par Grillo, un vote pas facile à avouer, exactement comme le vote pour Le Pen en France.

Deuxième leçon : l’échec des partis traditionnels avec des électeurs qui expriment désormais une haine viscérale pour la partitocratie. Une haine qui a favorisé d’abord l’habile Cavaliere qui a toujours l’art  de se présenter comme un éternel outsider et n’a jamais hésité à ce titre à faire des promesses insensées comme le remboursement immédiat des sommes versées en 2012 au titre de l’IMU, l’impôt sur la résidence principale.

Sans penser un instant aux problèmes d’équilibre budgétaire.

La troisième leçon : avec le score faible de Mario Monti – autour de 10% - il se confirme que les démocraties occidentales sont de plus en plus bipolaires et que le centre a du mal à exister, en Italie comme ailleurs.

Un gouvernement compliqué à former

Les conséquences ? Dans l’immédiat une situation pour le moins complexe pour la formation du gouvernement, étant bien entendu qu’il sera impossible de faire un gouvernement de centre gauche; ni un gouvernement des « populistes », car Grillo n’est pas intéressé par une implication directe  dans la politique; ni un gouvernement d’union nationale.

Certains observateurs se demandaient en fin d’après midi s’il ne faudrait pas aller voter à nouveau dans les prochains mois . Comme en Grèce lors des dernières législatives. Oui, l’Italie risque de se rapprocher de plus en plus dangereusement de la Grèce, et pas seulement pour des raisons d’instabilité politique.

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