L'intervention télévisée de François Hollande dans l'affaire Leonarda samedi dernier est considérée comme un fiasco par une majorité d'éditorialistes qui parlent lundi 21 octobre de "naufrage" ou de "séquence dévastatrice" pour le président et sa majorité.
Dans "Le Figaro", qui titre sans ambages "Le Fiasco", Alexis Brézet ouvre le ban. "18 mois après l'élection de François Hollande, il nous aura donc été donné d'assister à ce naufrage", écrit-il, parlant de "l'échec cinglant d'une intervention présidentielle 'solennelle', motivée au départ par le souci d'enrayer la colère d'une poignée de lycéens et qui, à l'arrivée, n'aura pas même réussi à convaincre le premier secrétaire du Parti socialiste". "Consternant !", s'exclame-t-il.
"Pour le président et sa majorité, la séquence est dévastatrice", renchérit Eric Decouty dans "Libération" :
Selon l'éditorialiste de "Libération", "ce sont des années de carence et de lâcheté politique que François Hollande paye aujourd'hui. Entre une droite tirée sur son extrême et une gauche radicalisée, le prix pourrait être élevé."
Dominique Quinio dans "La Croix" estime que "l'affaire Leonarda... donne une bien piètre image de la décision politique", dénonçant notamment la proposition controversée de François Hollande sur un retour de la jeune collégienne sans sa famille. "La décision présidentielle, mi-chèvre, mi-chou, d'ailleurs rejetée par l'intéressée, frôle l'amateurisme", dénonce-t-elle. "Et l'on déplorera, aux prochaines élections, le niveau des abstentions ou le succès des formations politiques extrêmes !".
Pour Patrick Apel-Muller, dans "l'Humanité", "François Hollande voulait piéger l'enfant en lui donnant à choisir entre la France et sa famille ; c'est apparu comme une violation de la Convention internationale des droits de l'enfant dont la France est signataire et comme une inhumanité supplémentaire".
"Ce genre de situation ne se règle pas comme une motion de synthèse au parti socialiste", ironise Bruno Dive dans "Sud-Ouest". "A vouloir contenter tout le monde, François Hollande n'a satisfait personne" et cette affaire "a fait apparaître, dans un climat hystérique presque effrayant, l'état de déliquescence dans lequel se trouve la majorité."