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6 novembre 2013

"Il faut tout faire péter" : les députés (et les médias ...) inquiets

Marc Le Fur, député UMP des Côtes d'Armor, prend le micro à l'Assemblée nationale mardi 5 novembre. Tonitruant, l'élu se fait l'écho des inquiétudes des Bretons, qui ont manifesté par milliers le week-end dernier. Evoquant un "rassemblement des besogneux", le député est venu passer "un message simple : trop c'est trop. […] Les Bretons expriment, au nom de l'ensemble de nos compatriotes, un ras-le-bol face à une fiscalité excessive". C'est qu'au-delà des frontières de la région, nombre de députés s'inquiètent de la montée en puissance d'une colère sociale aux effets potentiellement dévastateurs, pour la majorité comme pour l'opposition.

"Les gens ont l'impression de travailler pour le roi de Prusse"

A droite, on se plaît à relayer la colère des Français, imputée à la seule politique du gouvernement. Député UMP de la Manche, Philippe Gosselin avoue sentir "que les gens sont réellement à fleur de peau, et notamment à cause de l'augmentation des impôts, qui touche même les plus fragiles. Les gens ont l'impression de travailler pour le roi de Prusse". Et l'élu de s'inquiéter d'une possible contagion de la fronde bretonne : "Cette colère est inquiétante. Je ne dis pas que le pays est au bord du chaos social mais les Français sont à bout. […] J'entends souvent des gens dire 'ça donne envie de tout casser, de faire comme les Bretons'. Et le risque, c'est que des éléments extrémistes profitent de ce ras-le-bol". Député UMP des Yvelines, Jacques Myard ne dit pas autre chose : "Les gens sont très inquiets, le pouvoir d'achat sombre, le chômage monte, on se dirige vers une situation à la grecque. Alors bien sûr, les gens nous interpellent et nous demandent quel sera leur avenir".

Les députés de la majorité ne sont pas plus rassurés. François-Michel Lambert, député écologiste des Bouches-du-Rhône, explique se sentir "très démuni" face à ses électeurs. "C'est très compliqué de faire passer notre message. […] On sent qu'il y a une réelle incompréhension de la politique du gouvernement, un manque de lisibilité. Les gens en ont marre qu'il n'y ait pas de retour sur les sacrifices consentis". Pascal Cherki, député de Paris et membre de l'aile gauche du PS, sent lui aussi monter la colère : "Bien sûr on est souvent interpellé, et notamment autour des questions du pouvoir d'achat et de la pression fiscale. […] Plus qu'avant, les gens osent dire ce qu'ils ont sur le cœur. Ils ont voté pour l'espoir et nous, on serre les boulons". Tout espoir a-t-il pour autant disparu ? "Non car cela fait encore moins de deux ans, mais si il n'y a pas un tournant dans la politique du gouvernement, on prépare le tombeau du quinquennat".

"Il faut tout faire péter"

Si ce climat perdure, tous craignent une véritable explosion sociale, qui pourrait bien profiter aux partis extrémistes. "Il y a un véritable ras-le-bol, les gens n'y croient plus", explique Philippe Gosselin. "Et cela se traduit par une perte de crédibilité de la parole publique. Ca n'est pas uniquement le discrédit du gouvernement, mais celui de l'ensemble du spectre politique traditionnel". Une inquiétude partagée par François-Michel Lambert : "On entend souvent des discours du style 'il faut tout faire péter'. Et tout faire péter, quand ça n'est pas par la violence, c'est par le vote FN".

Et l'approche des élections, européennes notamment, n'est pas de nature à rassurer les élus. "Le risque pour les européennes, c'est l'abstention et la montée du FN" explique François-Michel Lambert, quand Philippe Gosselin craint qu'elles soient "un véritable défouloir, une sanction pour les partis traditionnels. J'espère que ça pourra bouger d'ici là, mais il nous reste peu de temps. La défiance est trop profonde."

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