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7 décembre 2013

République bananière

Déposée en juin 2012 par Omar Djellil, un cadre associatif ancien membre du staff de la campagne municipale de Mennucci puis salarié de la mairie de secteur remportée par le PS, la plainte a suscité de nombreux remous à gauche. D'autant que le parquet avait décidé d'ouvrir une enquête préliminaire pour prise illégale d'intérêts en octobre. Mais le parquet de Marseille vient de décider de classer sans suite l'enquête préliminaire pour prise illégale d'intérêts qui visait la suppléante de Patrick Mennucci ainsi que le candidat à l'hôtel de ville de Marseille.

Patrick Mennucci.

Contacté mardi, le parquet avait pourtant assuré au Point que l'enquête allait continuer, même si Patrick Mennucci, sûr de son fait, affirmait le contraire alors qu'il recevait Le Point le 15 novembre. De même, le site d'information Bakchich, souvent très bien informé sur les affaires marseillaises, relayait l'assurance de Mennucci après que son avocat a eu un entretien avec le procureur de la République. En outre, après son audition par la police judiciaire le 2 décembre, Patrick Mennucci rassurait son entourage en expliquant que l'affaire allait être classée sous les 48 heures. Une position qu'il a répétée dans les médias locaux.

Que s'est-il donc passé entre mardi 3 décembre, date à laquelle le parquet de Marseille affirmait, au Point, vouloir approfondir son enquête sans toutefois ouvrir une information judiciaire confiée à un juge d'instruction indépendant. Il faut se souvenir des critiques, souvent justifiées, à l'encontre du procureur Philippe Courroye qui, à Nanterre, préférait faire durer les enquêtes sensibles pour garder la mainmise plutôt que les confier à un magistrat instructeur. À Marseille, le même cas de figure se présentait. Le parquet, sur consigne de la chancellerie, a donc préféré stopper l'enquête. Le contraire de ce qu'il affirmait mardi 3 décembre au Point.

République bananière

Omar Djellil ne se démonte pas pour autant : "Je saisirai le doyen des juges d'instruction dès lundi en me constituant partie civile. On vient de démontrer que Marseille est une République bananière : le parquet est une énième zone de non-droit à Marseille. Sarkozy ou Hollande, une enquête sensible est toujours étouffée. À la différence près qu'avec Hollande personne ne crie au scandale ! Il faut mettre un terme au clientélisme et à l'achat des votes par les subventions", s'indigne-t-il.

Si l'affaire des subventions accordées à l'Union des familles musulmanes a mis en lumière certaines pratiques de Patrick Mennucci alors qu'il était vice-président du conseil régional, d'autres subventions sont également visées par Omar Djellil. Une nouvelle plainte pour prise illégale d'intérêts avait d'ailleurs été déposée en octobre dernier auprès du procureur de la République de Marseille contre le prétendant à l'hôtel de ville de Marseille. Selon les documents que Le Point a pu consulter, près de 120 associations, toutes situées au coeur de sa circonscription, ont reçu près de 2 millions d'euros de subventions dans la période qui a précédé son élection comme parlementaire. Circonstances aggravantes : certaines des organisations subventionnées avaient moins d'un an d'existence, seuil en dessous duquel une association ne peut prétendre à un financement public.

C'est encore sur sa réserve parlementaire, mais avant aussi dans la tirelire du conseil régional, qu'il a pu s'assurer de la fidélité de Frédéric Muhl, fondateur de plusieurs associations culturelles. "J'ai seulement pris le relais quand Guérini, le président du conseil général, lui a coupé ses subventions", s'est justifié Patrick Mennucci lors de l'entretien qu'il a accordé au Point le 15 novembre dernier. Membre du bureau fédéral du PS des Bouches-du-Rhône, longtemps tenu par les guérinistes, Muhl était l'homme de Mennucci. Une "taupe" d'autant plus précieuse, en période électorale, que l'homme est proche de Manuel Valls, ministre le plus populaire du gouvernement dont Mennucci a toujours espéré, en vain, le soutien public durant la primaire.

Le Point

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