ND: La traduction de l'ouvrage de Jürgen Elsasser a un autre grand mérite : en démontrant dans un chapitre intitulé « Le fascisme albanais » que la situation dans la province, loin de s'être améliorée est, à bien des égards, pire que ce qu'elle était à la veille de l'intervention armée occidentale, en dépit de la présence sur place de plusieurs dizaines de milliers de soldats, il contribue à briser l'illusion, encore assez répandue en France, selon laquelle l'opération de l'OTAN au Kosovo aurait été un précédent heureux. Un argument dont certains intellectuels médiatiques (Glucksmann, Bruckner) et politiciens euro-atlantistes (Kouchner, Madelin) se servent pour justifier le concept de guerre préventive contre des dictateurs qui ne penseraient qu'à commettre des « génocides » contre leur propre peuple. Concept qui fut aussi à la base des fameux printemps arabes supposés, et dont on voit le résultat aujoursd'hui.
Joschka Fischer, l'archétype de l'anarcho-libertaire recyclé dans l'écologie: ... anarcho-mao-spontex assumé, passé de l'union socialiste allemande des étudiants au mouvement alternatif des "sponti", puis au parti éologiste les verts. Du 27 octobre 1998 au 22 novembre 2005, il est vice-chancelier et ministre fédéral des Affaires étrangères de la République fédérale d'Allemagne dans les cabinets Schröder I et II. Pendant cette période, il amène les Verts allemands « à rompre avec le pacifisme pour soutenir l'intervention militaro-humanitaire dans les Balkans et en Afghanistan. » Avec le chancelier Gerard Schröder et le ministre de la défense Rudolf Scharping, il entraîne au Kosovo l'Allemagne dans sa première guerre depuis 1945. Cette guerre provoque d'intenses débats en Allemagne, certaines affirmations qui ont convaincu l'opinion publique se révèlent être erronées ou mensongères, tel le Plan Fer-à-cheval. Le journaliste allemand Jürgen Elsässer est particulièrement critique de ces annonces, qu'il dénonce dans son livre La RFA dans la guerre au Kosovo