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25 mars 2014

La gôche sonnée

«Vous vous souvenez de Hollande en 2012 qui sentait venir la vague contre Sarkozy? Eh bien moi aussi je la sens venir là dimanche…» Passé le choc de dimanche soir, les élus de la majorité étaient toujours sonnés lundi. «Franchement, on pensait tous qu’on sauverait les meubles, que ce scrutin serait illisible», explique un cadre du PS, citant à la fois des sondages «pas si mauvais localement», qui expliquaient aussi que les électeurs se prononceraient sur du local. «On s’est intoxiqué», résume-t-il.

«On a rien vu venir. Il n’y a eu aucun signal sur le terrain, aucune hostilité, on constatait juste que la campagne ne prenait pas», témoigne Karine Berger, en 2ème position sur la liste PS à Gap. Un autre responsable socialiste pointe la politique de l’autruche de François Hollande et Jean-Marc Ayrault: «ils étaient sonnés dimanche soir car comme au PS, ils étaient persuadé que le scrutin serait neutre. Ils n’ont pas voulu voir que c’est la gauche qui décrochait dans les sondages. Dimanche, c’est le cœur de la gauche qui n’est pas allé voter car pour ces électeurs, le compte n’y est pas».

«Accuser réception de l’avertissement»

Après un déjeuner de la majorité pour fixer la stratégie lundi midi, Najat Vallaud-Belkacem a rappelé la ligne: mobiliser les abstentionnistes, appeler au rassemblement des listes de gauche, et assurer que le message a été entendu et que «le moment venu», les conséquences seront tirées… tout en précisant peu avant que le cap politique ne changera pas. «Ils sont complètement à la masse, déconnectés», tance un pilier de la majorité qui explique: «Les électeurs nous ont envoyé un avertissement, il faut en accuser réception. Car si on s’est pris une baffe et qu’on continue à dire qu’on ne comprend pas pourquoi, on va s’en prendre une seconde encore plus violente dimanche», ajoute-t-il. 

Pour cet élu, c’est clair: ce sont les couches populaires qui ont manqué au PS, notamment à cause de «trois fautes lourdes qu’on paie cash: la suppression de la défiscalisation des heures supplémentaires, le blocage des salaires des fonctionnaires les moins bien payés et la nouvelle fiscalité sur les petites retraites». C’est à eux qu’il faut envoyer un signal. «C’est l’orientation politique générale qui ne va pas: on ne peut pas faire 40 milliards de cadeaux au patron et laisser des queues de cerises aux salariés», plaide un autre cadre socialiste, pas réputé pour être proche de l’aile gauche. 

Le pari de Pascal...

Sauf que d’ici dimanche, difficile d’envoyer un message fort. «Il va falloir réagir. Le remaniement, c’est le minimum syndical démocratique pour répondre à cette claque énorme», attaque un élu francilien, sinon «les mêmes causes produiront des effets plus violents encore aux européennes». «Remanier pour faire quoi? Pour changer de politique  Je ne crois pas que ce soit souhaitable. La politique menée par le gouvernement est un paquebot qui ne se manœuvre pas en deux temps trois mouvements. Certes, les résultats ne sont pas encore là. Mais on a été élus pour 5 ans, pas six mois», défend un élu partisan de Manuel Valls.

Alors puisqu’il faut retourner sur le terrain, chacun trouve des raisons d’espérer. L’un pense qu’il faut «croiser les doigts, bosser la qualité du rassemblement et des reports de voix». Un autre espère «un petit rebond» car «le second tour est toujours meilleur que le premier aux municipales pour le PS». Et puis il y a ces triangulaires avec le FN qui pourraient avantager le PS, souffle-t-on en dernier recours. Mais le même qui penche pour ne pas remanier douche les espoirs de ses camarades: «il faut faire une croix sur les européennes » et «faire le dos rond» en attendant que le «pari» de la politique du gouvernement porte ses fruits. Un pari qui a tout de celui de Pascal.

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