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28 mars 2014

Le bon sens Africain

Le Pr. Claude Abé, socio‐politiste bien connu des Camerounais pour sa présence sur les plateaux de débat vient de lancer le mouvement « Touche pas à mon anus ! Il est sacré ! ». C’est sa réaction aux pressions occidentales qui s’exercent de plus en plus sur les pays africains opposés à l’homosexualité.


 

touche pasL’ensemble de ces pays justifient leurs actes par la volonté de défendre les droits de l’Homme notamment ceux des minorités sexuelles. A votre avis doit-on sacrifier la majorité numérique des Africains qui disent non à l’homosexualité au nom de la minorité?
La lutte pour les droits de l’homme est le nouveau terrain d’expérimentation de l’impérialisme occidental. Ce que l’on peut également aisément comprendre, c’est que ces acteurs de la scène internationale entérinent la thèse de la primitivité des Africains, ces damnés de la terre qu’il faut conduire de force, y compris contre leur gré, à la civilisation de l’autre, alors érigée en parangon. Ils appellent ça modernité. Si tu t’y refuses on te chicotte en te coupant les vivres. C’est un rapport de force qui s’exerce sur la trajectoire civilisationnelle choisie par le continent. Les sanctions contre le Nigéria et l’Ouganda montrent aussi que leurs auteurs n’ont rien compris à la globalisation. Celle‐ci ne signifie pas «global lies» (mensonges globaux) ou homogénéisation du monde. D’ailleurs, elle est assise sur un paradoxe : plus elle s’intensifie en faisant sauter les frontières, plus celles‐ci se reconstruisent aux moyens des replis identitaires de toutes sortes.

Certains voient en l’acceptation de l’homosexualité une sorte de déclin de la société occidentale. Qu’en pensez-vous ?
C’est exact. Ces sanctions traduisent d’ailleurs la peur de la solitude du mourant. Il est connu que l’individu qui se sait condamné supporte mieux sa situation de déchéance quand il sait qu’il ne la vit pas tout seul. C’est bien connu de tous, la période de déclin de l’Occident est amorcée et pour se sentir fort aise, ce continent ne veut pas mourir seul. Il lui faut des compagnons dans sa chute inexorable vers l’abîme et elle a choisi son sous fifre qu’est l’Afrique comme compagnon de mort. C’est dire que ces sanctions traduisent l’expression inconsciente d’un désespoir de la part d’un condamné à mort.

Comment appréciez-vous l’attitude des pays africains face à ces pressions occidentales ?
L’attitude de l’Ouganda, du Nigéria mais aussi du Sénégal, du Libéria, du Zimbabwé ou de la Gambie montre bien que les leaders africains ont bien compris que l’Occident a besoin de compagnon demort et que l’Afrique se refuse à partager ce funeste destin alors même qu’elle n’a jamais été invitée à la table des festivités au moment du bonheur. L’Occident apprend donc à ses dépens que l’on ne peut être solidaire dans le malheur qu’à condition de l’avoir été dans le bonheur. A l’immigration choisie, l’Afrique répond par la sexualité et la civilisation choisies.

Dans la foulée, le Cameroun devrait logiquement être aussi dans le viseur de l’occident. Redoutez-vous des sanctions pour votre pays?
Il est du Nigéria et de l’Ouganda comme du Cameroun. Les pressions qui s’abattent sur ce dernier pays de la part de l’Union européenne et des médias internationaux telle que la chaîne de télévision française France 24 depuis bientôt quatre ans indiquent à n’en point douter que l’on s’achemine vers des sanctions de même nature au mépris du droit à la différence que les Camerounais respectent pourtant même quand il s’agit des pays de ceux qui sautent par devers les ben skins nuitamment pour jouir d’un droit qui est reconnu au Cameroun, celui d’avoir plusieurs femmes. Il nous souvient que certains de ces acteurs avaient déjà conditionné le financement des antirétroviraux l’année dernière par la désacralisation juridico‐institutionnelle de la sexualité par le postérieur. Quand on sait ce que représente l’accès aux antirétroviraux pour les personnes vivant avec le VIH/SIDA, on peut bien constater que les lobbies homosexuels sont sans pitié au nom de l’ouverture du pays à cette expérience démographiquement improductive. Il ne faut donc pas croire qu’ils auront de la compassion pour le Cameroun.

Quelle stratégie le Cameroun devrait adopter face à cette épée de Damoclès qui pèse sur sa tête?
La diplomatie camerounaise doit sortir de la logique d’une diplomatie de présence pour devenir une diplomatie offensive qui montre les muscles. Et des muscles nous en avons de par notre position géostratégique dans le Golfe de Guinée, les richesses de nos écosystèmes et celles de notre sous‐sol. Le temps est venu de fonctionner comme la Chine (même si nos moyens ne sont pas identiques) en disant à ceux qui veulent coopérer avec nous que nous pouvons parler de tout sauf des sujets tel que la dépénalisation de l’homosexualité. Il y a là matière à occupation pour la diplomatie camerounaise. Au‐delà des discours ronflants, sa capacité à apporter son soutien au projet des grandes réalisations du président Biya passe par là. Voilà un chantier ouvert pour elle : éviter à ce pays la brouille avec les bailleurs de fonds en défendant notre identité homophobe avec véhémence, tact et énergie.

Céder est donc une option à exclure…
Effectivement il ne faut surtout pas céder à ce chantage pour accepter de démocratiser l’usage d’un organe humain connu dans notre société uniquement pour ses aptitudes à expurger les déchets du corps plutôt qu’à recevoir une quelconque semence improductive ; c’est l’ensauvagement des individus et de la société. Aucun pays au monde n’a émergé sans une démographie forte. Je vous invite à vous intéresser au nombre d’habitants des pays développés ou émergents pour s’en convaincre. Quel est le problème que viendrait résoudre le fait de céder ? Aucun, plutôt il viendrait en créer d’autres quant à la prise en charge de la santé des adeptes de ce mode vie que le contribuable camerounais n’est pas prêt à soutenir à travers le financement des formations sanitaires qui devront les prendre en charge au cas où.

Vous venez de lancer la campagne « Ne touche pas à mon anus ! ». De quoi s’agit-il
exactement ?

En réaction à la propagande orchestrée dans les médias internationaux, j’ai décidé de lancer un mouvement dont le slogan est précisément «Touche pas à mon anus ! Il est sacré ! ». Il s’agit de défendre le droit à la différence de la société camerounaise contre le pseudo droit à la profanation et à la putréfaction humaine de quelques individus culturellement égarés car dans le contexte camerounais cet organe est sacré et, à ce titre, entouré d’un certain nombre d’égards et d’interdits de même que son utilisation est l’objet d’un contrôle de la part de la communauté car dangereux pour l’ordre social dont‐il contribue à la stabilité. Il est le médium de la communion entre l’individu, les forces de la nature, le cosmos, l’ordre de la création et la vie. D’où son caractère sacré.

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