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17 août 2014

Le Bordel c'est maintenant !

Le bordel c'était hier. Le super bordel, c'est maintenant !


La rentrée, c'est maintenant. Et elle n'est pas gaie. François Hollande et Manuel Valls sont revenus ce week-end de leurs vacances, après avoir donné le top départ de la rentrée gouvernementale, lors d'un déjeuner médiatisé au fort de Brégançon, le 15 août. Il s'agissait pour un exécutif aux abois d'afficher un front uni, lucide et mobilisé (autant d'éléments de langage), à défaut d'avoir un «plan B» spectaculaire pour relancer la croissance.

Pour Hollande et Valls, cette rentrée politique a tout d'une gueule de bois après quelques jours de répit au soleil. Dans le Var pour le président, dans les Alpilles pour le premier ministre. Les résultats économiques sont sans appel: croissance atone, chômage en hausse constante, déficit supérieur à 4 % du PIB en 2014. L'impopularité de l'exécutif reflète cet échec: selon un sondage Ifop-JDD, plus de huit Français sur dix ne font pas confiance au gouvernement pour retourner la situation économique.

Confronté à cette réalité crue, le couple exécutif veut frapper fort. D'abord dans les mots. Le chef du gouvernement a répété dimanche dans leJDD ce qu'il avait dit lors du séminaire gouvernemental, le 1er août: «On ne peut pas relever un pays qui s'enfonce dans la crise (…), qui vit au-dessus de ses moyens (…), sans dire la vérité aux Français.» Valls demande du «temps» pour que la politique conduite produise des «résultats». Tout en réaffirmant qu'il est «hors de question d'en changer». Dans l'entourage du président, on ne dit pas autre chose: «Il faut continuer à avancer et réformer, en regardant la situation en face.» Un ami du chef de l'État assure que ce dernier prépare une rentrée «choc»: «Il va bouger fort, assure-t-il. Sur l'ampleur des décisions et la méthode, il veut changer. Il est prêt à laisser ceux qui ne veulent pas suivre sur le bord du chemin, aile gauche du PS ou partenaires sociaux. Il faut casser la baraque. Il n'a plus le choix.»

Concrètement, le gouvernement prépare une série d'annonces tous azimuts, un «paquet de rentrée», selon Matignon, censé «libérer la croissance» et compléter le pacte de responsabilité: investissement, apprentissage, logement, professions réglementées, pouvoir d'achat, réforme du Code du travail… Avant le premier Conseil des ministres, mercredi, Hollande réunira sa garde rapprochée lundi à l'Élysée. Il recevra plusieurs poids lourds de son gouvernement mardi, après un déjeuner avec Valls. L'exécutif prépare aussi son offensive sur le plan européen, avant le sommet du 30 août.

Insuffisant, juge déjà une partie de la majorité. «Il faut un plan d'urgence, insiste le frondeur Christian Paul. Le gouvernement est comme un lapin dans les phares d'une voiture. On ne tiendra pas six mois avec cette politique au fil de l'eau. Il ne s'agit plus seulement de justice sociale mais d'efficacité économique.»

Christophe Caresche, pourtant fidèle soutien du gouvernement, ne dit pas autre chose: «Il va falloir bouger», prévient le député de Paris, qui redoute un «tir croisé contre l'exécutif». «La France est en train de décrocher, il y a urgence, s'inquiète-t-il. Le gouvernement est au pied du mur.»

Tendue sur le plan économique, la rentrée le sera aussi sur le plan politique. Si, pour l'heure, le couple exécutif affiche un front uni, le discours de vérité de Valls, qui tranche avec l'optimisme présidentiel des derniers mois, n'est pas sans arrière-pensées. Même si Hollande a lui aussi changé de registre sémantique, c'est bien son optimisme débonnaire qui reste ancré dans l'inconscient collectif. Valls, qui l'a bien compris, ne se privera pas de capitaliser, à terme, sur cette nuance.

Hollande, qui doit s'envoler mercredi pour l'océan Indien, n'a d'ailleurs pas l'intention de laisser le premier ministre fixer seul le cap, comme ce dernier l'avait pourtant prévu début août. L'Élysée réfléchit dans le secret à une communication présidentielle qui pourrait avoir lieu dans les tout prochains jours. «Un cadrage» présidentiel avant les universités d'été des Verts (du 21 au 23 août à Bordeaux) puis du PS à La Rochelle, qui s'annoncent houleuses. La bagarre, c'est maintenant.

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