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19 mars 2015

Valls déja "démissionné" ?

http://www.bruxelles2.eu/wp-content/uploads/2015/03/SalleDePresseVallsJuncker-%C2%A9B2-150318.jpg(BRUXELLES2) La conférence de presse du Premier ministre français, Manuel Valls, qui rendait visite à la Commission européenne à Bruxelles, ce mercredi (18 mars), a tourné au désastre. Quasiment personne dans la salle de presse (immense, il est vrai). Heureusement qu’il y avait une vingtaine d’assistants et de stagiaires, français pour l’essentiel, et une partie de l’équipe du Premier ministre (près du podium) pour garnir la salle et éliminer l’impression de vide. Du rarement vu, pour la visite d’un Chef d’Etat ou de Gouvernement à Bruxelles. Même un commissaire européen, au portefeuille obscur, fait mieux ! Et si vous comparez avec la venue de la Chancelière Merkel ou du président du Conseil italien, avec une salle bourrée à craquer, la comparaison fait (très) mal. Ne confiez jamais à l’équipe de communication de Valls d’organiser un spectacle, vous êtes assurés du bouillon !

Une attribution des questions

Pour éviter tout dérapage, le service du porte-parole de la Commission (sur instruction du service de communication du Premier ministre ?) a eu recours aux bonnes veilles méthodes, éprouvées par plus d’un régime un tantinet peu regardant sur la liberté de la presse : l’attribution des questions par avance. Un confrère d’un quotidien économique qui avait peine levé le doigt de son clavier s’est ainsi vu attribué une question. A côté de lui, mon confrère de France 2 qui levait la main, lui franchement, a été ostensiblement oublié. Un autre journaliste d’un grand quotidien français s’est vu rappelé, par SMS, qu’elle pouvait poser une question. Et, histoire de donner (un peu) une touche internationale à ce déplacement, un journaliste du Wall street journal a pu interrogé. En tout et pour tout, 3 questions… histoire de ne pas gâcher l’horaire du Premier ministre. Il faut dire que les journalistes de la presse européenne (hors la presse française) se comptaient sur les doigts de la main. Et Manuel Valls n’aime pas tellement la presse européenne, trop tatillonne à son goût (et qui n’auto-célèbre sans doute pas assez son génie, sa valeur et ses qualités).

Un vide sidéral de fond

Sur le fond, on ne peut qu’être assez déçu. Manuel Valls s’engage à faire tout ce qu’il faut faire pour revenir dans le droit chemin. Il promet le « retour de la croissance pour 2015 ». (NB : Il faut y croire ! Depuis 2009, c’est à peu près la 4e fois que j’entends ce genre d’affirmation qui ressort tout autant de la méthode Coué que de la réalité économique). Histoire de rappeler qu’il est à gauche, il explique que « l’Europe reste trop faiblement lisible par nos citoyens ». « l’Europe ne doit pas être punitive ! » gronde-t-il. Et il prend à partie les journalistes à Bruxelles « si amateurs de comparaison » en demandant « quel pays a fait en six mois une réforme comme la France faisant passer de 22 régions à 13 ! » Au final, un certain manque d’enthousiasme. Manuel Valls avoue d’ailleurs une « conversation utile, franche et directe » avec Jean-Claude Juncker. « Franche et directe sûrement » lui rétorque le président de la Commission européenne. Et d’ajouter un rien perfide : « Je pense qu’elle a été utile »…

Heureusement qu’il existe d’autres indicateurs de l’influence française. Mais si elle devait se jauger aux trois critères habituels d’une communication réussie — du monde, du dialogue, du fond — force est de constater que ce déplacement du Premier ministre français à Bruxelles est un échec, un peu comme la bataille de Nerwinden il y a 222 ans…

(Bruxelles2)

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