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10 avril 2015

Et la liberté d'expression dans tout ça ?

Chantal Delsol vient de le souligner, "une certaine dose de terrorisme intellectuel est constitutive de la France". La crise qui secoue actuellement le FN dépasse largement les enjeux propres à ce parti. La dédiabolisation ou la quête de respectabilité doit-elle se faire au prix de l'abandon de la défense de la liberté d'expression ?

Jean-Marie Le Pen et Bruno Gollnisch semblent penser que non :

"La liberté de pensée et d'expression sont des biens précieux que le Front national doit défendre. S'il ne les défend plus, c'est Mme Le Pen qui doit se poser la question de savoir si ce qu'elle fait est utile à la cause qu'elle prétend servir" [Jean-Marie Le Pen sur RTL]

"Aussitôt après votre émission, comme un concert de pleureuses, monsieur Cazeneuve, monsieur Valls, madame Taubira, etc. ont annoncé des poursuites pénales. Si ces sujets ne sont pas libres, les journalistes ne devraient pas pouvoir poser de questions. Si vous posez une question, c'est donc que l'on peut répondre, que l'on peut débattre. […] Je constate avec regret qu'en France, qui se veut le pays de la liberté d'expression, cette liberté d'expression se réduit comme une peau de chagrin" [Bruno Gollnisch sur BFM]

Force est de constater que la volonté affichée d'abroger les lois Pleven (1972), Fabius-Gayssot (pourtant jugée anticonstitutionnelle depuis 2002) et les lois mémorielles est de plus en plus rare, disparaît des programmes politiques et même des débats.

En 1990, la droite dîte parlementaire s'était opposée à juste titre à la loi Gayssot. Parmi ces parlementaires, il y avait  Dominique Perben, François Fillon, Gilles de Robien, Jean-Louis Debré, Pierre Mazeaud, Jacques Chirac, Jacques Toubon, Alain Peyrefitte et Simone Veil. L'abrogation de ces lois a longtemps été au programme du FN et a disparu depuis peu ou n'est plus une priorité, sans doute dans le cadre de la dédiabolisation. Pourtant, certaines personnalités comme Robert Ménard, Eric Zemmour, Bruno Gollnisch ou encore de nombreux juristes, historiens ou écrivains (Maurice Allais,  Henri Amouroux, Philippe Bilger, Hélène Carrère d’Encausse, Michel Houellebecq,  Philippe Muray, Pierre Vidal-Naquet, Vladimir Volkoff) ont demandé son abrogation ou signé des pétitions dans ce but.

François Billot de Lochner, président de la Fondation de service politique, propose l'abrogation des lois de 1972 (Pleven) et de 2004 (Halde), ainsi que toutes les lois mémorielles (Gayssot, Taubira…). Il veut en faire une proposition forte pour 2017  :

"Un parti courageux, ou un candidat très courageuxIl ne faut jamais désespérer des hommes ! Prenons par exemple la loi liberticide de 2004 : il suffit de la lire pour comprendre à quel point elle abîme la liberté d’expression. Un grand débat sur ce sujet avant 2017 est nécessaire et salutaire : je l’ouvre, et ne compte pas baisser la garde sur ce sujet pendant les deux ans à venir. Les partis politiques et les candidats s’en rendront très vite compte. Et s’ils restent liberticides, je communiquerai haut et fort sur le sujet !"

Ce débat semble surréaliste seulement quelques mois après la mobilisation de plusieurs millions de Français pour la sacro-sainte liberté d'expression, suite aux attentats contre Charlie Hebdo. Le FN devra nécessairement se positionner clairement sur cette question s'il veut pouvoir librement continuer à demander l'arrêt de l'immigration...

LSB

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