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6 juin 2015

Les gardiens d'un temple en ruine ...

Laurent Bouvet a accordé un entretien fleuve à FigaroVox. Il revient sur l'histoire du Parti socialiste et montre sa lente évolution depuis le congrès d'Epinay en 1971 jusqu'au congrès de Poitiers aujourd'hui.


Résultat de recherche d'images pour "rose fanée"Une semaine après le congrès de l'UMP rebaptisé «Les Républicains», le PS se réunit ce week-end à Poitiers. Que faut-il attendre de ce grand raout?

Pas grand chose, car les jeux sont faits depuis le vote des motions et la victoire de la motion majoritaire derrière Jean-Christophe Cambadélis, élu premier secrétaire. Le congrès sert, statutairement, à la désignation formelle des instances et surtout de grand moment de communication pour le PS.

La difficulté, de plus en plus marquée à chaque passage au pouvoir, de contrôler et d'orienter la politique économique vers le progrès social a conduit le PS à devenir de plus en plus un grand parti de l'émancipation «sociétale» des individus, surtout lorsque ceux-ci sont assignés à une «minorité» (de genre, d'orientation sexuelle, d'origine ethno-raciale…). Ce qui lui a permis, pendant la dernière période tout particulièrement, de maintenir une forme d'unité en son sein comme avec les autres partis au sein de la gauche. Alors que les divisions se sont faites plus profondes sur les questions économiques et sociales, au regard de la construction européenne notamment.

Cette évolution a conduit à une transformation en profondeur de l'électorat du PS: vers une surreprésentation des catégories socio-professionnelles supérieures et une concentration dans les centres urbains. Si bien d'ailleurs que pour certains de ses responsables la stratégie électorale gagnante consistait non seulement à valider mais à théoriser cette évolution pour lui donner une force normative. L'abandon de l'électorat populaire et de certains territoires à d'autres forces politiques - notamment au Front national - permettant de justifier, a posteriori, certains choix politiques. La fameuse note de stratégie électorale de la Fondation Terra Nova en mai 2011 avait parfaitement résumé cette évolution en la proposant comme norme.

Dernier problème, mais de taille, l’antiracisme sous cette forme moralisatrice et inefficace a permis à nombre de militants et même à quelques chercheurs en sciences sociales de faire carrière. Il y a donc toute une caste de gardiens du temple pour lesquels la moindre remise en cause, le moindre questionnement, équivaut à l’attaque contre le dogme, et provoque donc de leur part de violentes réactions relayées complaisamment par des médias qui ont eux aussi beaucoup donné dans cet aveuglement.

Après le tournant de la rigueur de 1983 et la conversion de la majorité des socialistes au néolibéralisme, François Mitterrand avait fait de l’antiracisme la matrice du PS. Cette idéologie n’est-elle pas épuisée ?

Oui. Et là encore, cela fait un moment. Même si pour certains, elle fonctionne encore comme un moulin à prières que l’on fait tourner sans trop y penser en espérant conjurer la montée en puissance du FN par exemple. [...]

 

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