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3 juillet 2015

Un rapport explosif

«Génération radicale» c'est le titre du rapport que le député PS de l'Essonne Malek Boutih vient de transmettre au premier ministre. Cela concerne la dérive islamiste d'une partie de la jeunesse française, sachant que près de 65 % des individus impliqués dans les filières djihadistes ont moins de 25 ans.

«Une grande partie de la jeunesse se détourne de notre modèle de société.»

«Le succès des recruteurs djihadistes auprès des jeunes repose sur l'adhésion à un projet politique entrant en résonance avec leurs préoccupations internationales et leur rejet de la société démocratique occidentale, plus qu'à une doctrine religieuse fondamentaliste.»

 «Les vieux préjugés sur les juifs qui seraient partout,  sont de retour».

«Dans les quartiers, le discours du “deux poids deux mesures”, entre des juifs qui seraient insérés et protégés et des musulmans au contraire stigmatisés et marginalisés socialement, a rencontré un large écho, écrit le député. Les vieux préjugés sur les juifs qui seraient partout, tirant les ficelles du monde de la finance et des médias sont de retour. De façon remarquable, ils sont très largement répandus chez les jeunes aujourd'hui alors que cela aurait été inenvisageable il y a encore une vingtaine d'années.»

 «Une jeunesse frustrée, prête à basculer».

«Le corpus de valeurs et l'ordre social très peu contraignant de nos sociétés démocratiques occidentales ne fournissent pas un cadre suffisamment englobant et sécurisant pour s'y ancrer et s'y attacher (…). La notion de République est inintelligible, comme diluée dans le libéralisme et la modernité, et le sentiment d'appartenance à une communauté nationale est très affaibli (*). Or une partie de la jeunesse refuse ces valeurs trop “molles” et cherche à se distinguer.»

«Face aux autres offres radicales qui visent la jeunesse, le djihadisme a une longueur d'avance, aussi bien dans sa dimension politique que théorique. Pour un jeune homme, une jeune femme assoiffée d'action, le djihad serait l'évidence. Il ne s'agit pas simplement d'assouvir réellement des pulsions meurtrières ou des envies de guerre. La dimension théorique du djihad est la plus complète dans son rejet de la démocratie, dans la désignation de responsables à abattre et enfin dans l'affirmation d'un contre-modèle total. Au creux de l'offre idéologique des forces politiques traditionnelles, le djihad propose des explications et une solution globale.»

«Le djihadisme est bien la radicalité qui prédomine aujourd'hui dans l'offensive antidémocratique.»

«L'ampleur du phénomène et sa pénétration dans tous les milieux, avec la radicalisation de jeunes étudiants, et de jeunes filles en particulier, indiquent qu'on pourrait basculer dans un phénomène de masse.» «Si les premières vagues de djihadistes comportaient essentiellement des individus fragilisés, plus faciles à recruter, désormais les recruteurs ciblent des proies au profil plus stable et moins détectable et on peut penser que ce phénomène va s'amplifier».

Explosif. Au sens propre.


 

(*) voir aussi: L'État islamique se nourrit du vide occidental

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Commentaires
K
Pourquoi Malek Boutih peut-il affirmer sans risque que "65 % des individus impliqués dans les filières djihadistes ont moins de 25 ans" alors que de tels pourcentages indiqués par des hommes (ou des femmes) "de droite" entraînent immanquablement des polémiques "racisto-religieuses" ?
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