Démocratie et post économie sont incompatibles
C'est le très instructif enseignement qu'on peut tirer de la récente crise grecque qui a vu sont premier ministre rentrer piteusement dans le rang. Et pour une fois, c'est un organe de presse (*) qui fait le bon diagnostic et soulève un fort beau lièvre:
Dans une société inféodée aux lois de la finance, cette dernière n'a que faire de la démocratie. Son tempo est celui de l'automaticité des algorithmes des spéculateurs, de l'ordre de la nanoseconde. Ses lieux de décisions sont ceux des obscures salles de marché virtuelles.
La démocratie relève elle de la transparence. Son tempo est celui de la vérification électorale au mieux référendaire. Ce que nous enseigne la crise grecque est que tout membre de l'UE ayant des velléités d'en sortir devra le faire 1) brutalement 2) en ayant pris soin auparavant de soigneusment dissimuler ses intentions. Un régime démocratique ne peut se permettre ce genre de facétie. Ou plus exactement, il doit pour ce faire être assez fourbe pour contourner l'obstacle financier en le prenant par surprise.
Dit crûment, une sortie démocratique de l'UE est impossible: ceux qui pensent que l'arrivée au pouvoir d'un gouvernement souverainiste permettrait une sortie de l'euro sont prévenus ...
(*) 17 au 23 juillet 2015 /Marianne n° 952 /12