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27 mai 2016

Pour une "politique 0.2"

Entretien exclusif avec Barbara Mazières:


 

Barbara Mazières s'est vue récemment évincée de la tête de la fédération FN du Maine et Loire pour des raisons jamais officialisées par le FN. Elle a été accusée d'avoir participé à l'hommage à Jeanne d'Arc organisé par Jean-Marie Le Pen, ce qu'elle a nié formellement. Il semblerait que ses positions trop marquée par la défense des valeurs traditionnelles et de la famille n'aient pas plu à Florian Philippot. Elle a accordé un entretien aux 4 Vérités pour faire le point :

Vse2p5WeAprès vous être fait évincer de votre poste à la tête de la fédération du FN du Maine et Loire, pour vous être opposée à la « ligne Philippot », que pensez vous faire ?

J’ai été très décue de cette expérience. Je tiens à rappeler que Nicolas Bay m’avait demandé de reprendre la fédération du Maine et Loire en pleine tourmente de la fédération du Maine et Loire, suite au départ de mon ami Gaëtan Dirand, départ provoqué par les intrigues du jeune protégé de MM. Chenu et Philippot, Aymeric Merlaud. M. Bay connaissait parfaitement ma volonté de garder ma liberté de parole. Je ne suis une femme libre et je me suis engagée en politique pour défendre mes convictions. Or, l’indépendance de la France, la défense de la famille et de la vie, la liberté d’enseignement et la liberté d’entreprendre font partie de mes valeurs ; je ne l’ai jamais caché. J’étais d’ailleurs militante au RPF de Charles Pasqua et Philippe de Villiers bien avant d’être engagée au FN. L’affaire du « bonsaï » et des déclarations méprisantes de M. Philippot sur la Manif pour tous, puis les prises de positions résolument anti-famille – et même plus radicales que Mme Touraine – de Sophie Montel m’avaient laissé penser que la ligne politique du FN était en train de basculer. Je note que les propos marxisants de nombreux cadres du FN ne sont jamais sanctionnés. Il y a une dérive inquiétante vers une sorte de national-marxisme dans ce parti. Pourtant, il compte des personnalités passionnantes et courageuses comme Marion Maréchal Le Pen, Bruno Gollnisch ou Marie-Christine Arnautu. Progressivement, j’ai donc pris conscience que les partis politiques ne sont pas une bonne réponse aux problèmes de notre société. Il est temps de passer à une « politique 2.0 », je veux dire par là une politique basée sur des hommes et des femmes enracinés, utilisant internet et les réseaux sociaux pour se mettre en réseau, et non pas sur des partis politiques aux logiques staliniennes.

Pouvez-vous nous donner un exemple de ce que vous voulez dire ?

Dans une logique de parti, si je suis affiliée au FN, je dois voter FN quel que soit le candidat qui se présente aux législatives dans ma circonscription. Si je suis dans une logique 2.0, je voterai pour le candidat le plus proche de mes convictions. Personnellement, je préfère Marion Maréchal-Le Pen à Alain Juppé, mais je préfère Jean-Frédéric Poisson à Florian Philippot. C’est pourquoi le rendez-vous de Béziers ou des initiatives comme l’Avant-Garde de Charles Million me paraissent intéressantes. Elles peuvent permettre de dépasser les clivages partisans dépassés. Contrairement à ce que dit M. Philippot, ce n’est pas le clivage gauche-droite qui est dépassé ; c’est le clivage FN-UMP. Il y a des gens bien au FN  et à l’UMP… et des adversaires dans les deux partis !

Mais votre logique ne peut pas aboutir. Aux élections, il faut bien le soutien d’un parti pour gagner…

Pour les élections présidentielles, cela pose évidemment un problème. Le Général de Gaulle a voulu cette élection au suffrage universel pour permettre la rencontre entre un homme et le peuple français – par-delà les partis qu’il détestait. La réalité, c’est que, désormais, cette élection est entièrement entre les mains des partis. Pour des raisons financières, logistiques, médiatiques ou même simplement pour obtenir les fameuses 500 signatures que les maires accorderont très difficilement à des personnalités hors parti et donc hors système. Il y a une sorte de dictature des partis politiques en France, qui serait d’ailleurs renforcée par le système proportionnel que prône le FN. Il faut briser cela. Et ce n’est pas du tout impossible : il suffirait par exemple de remplacer les 500 signatures d’élus par 50 000 signatures de citoyens et tout serait changé…

Mais en attendant cette hypothétique révolution institutionnelle ?

Eh bien, la présidentielle n’est pas l’alpha et l’oméga de la vie politique. Nous pouvons agir à bien des niveaux. Aux municipales en particulier… ou, à l’autre bout de l’échelle, aux européennes où le vote de conviction peut tout à fait trouver sa place. Et, dès 2017, pourquoi ne pas soutenir dans un certain nombre de circonscriptions les candidats qui portent nos idées, indépendamment de leur appartenance partisane ? Il suffirait pour cela d’organiser des sortes de « primaires » au sein de chaque circonscription et que tous les Français de droite votent pour le candidat le plus proche de leurs convictions, sans se préoccuper du parti qui l’investit. C’est tout à fait possible grâce à internet et à la réinfosphère. Nous ferions ainsi exploser la logique des partis et renverrions les défenseurs du système, d’Alain Juppé à Florian Philippot, à leurs chères études…

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