Droitsdelhommisme: la Religion de « l'Autre Suprême »
ND: à propos de l'arrêt Gisti, évoqué en fin d'émission:
Par l'arrêt "GISTI", considéré comme un « Grand arrêt du droit administratif », le Conseil d'État a affirmé le principe général du droit à mener une vie familiale normale dans le cadre du regroupement familial des travailleurs immigrés. Il a ainsi annulé un décret de 1977 par lequel le gouvernement subordonnait l'entrée des conjoints et enfants de travailleurs immigrés à la promesse que ceux-ci ne tenteraient pas d'y chercher un emploi.
Rappel des faits
Le regroupement familial fut rendu légal, et institutionnalisé, par le président Valéry Giscard d'Estaing, son premier ministre Jacques Chirac et le ministre du Travail Michel Durafour. Le texte veut, pour des raisons humanitaires, rapprocher les familles séparées des deux côtés de la Méditerranée. Il est également soutenu par un certain nombre de chefs d'entreprises français qui souhaitent comme Francis Bouygues, dont le personnel est constitué alors de 80 % d'immigrés, une « intégration » des travailleurs algériens et marocains avec leurs familles.
Conséquence immédiate : des centaines de milliers de femmes et d'enfants quittent l'Afrique du Nord pour s'installer en France. La nouvelle mesure se révèle rapidement comme une catastrophe administrative. Les services sociaux et administratifs sont débordés, la construction des HLM est insuffisante, des bidonvilles se créent.
Raymond Barre, nouveau Premier ministre, se rendant compte des difficultés rencontrées par les services administratifs et opposé à l'immigration qu'il perçoit comme un obstacle à la modernisation de l'appareil productif, suspend par décret (1976) le regroupement familial, mais le décret est déclaré illégal par le Conseil d'État, le fameux arrêt GISTI