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2 mars 2017

Gouvernement des juges

Le pouvoir des juges, c'est encore eux qui en parlent le mieux ! Article paru dans la gazette du palais sous la plume d'un avocat du haut de la pyramide


Quel sera l'avenir de nos démocraties? Quand les discours souverainistes  et  populistes  trouvent  chaque  jour  plus  d'écho  dans l'espace  public,  comment  éviter  de  voir  disparaître  des  libertés que nous pensions définitivement acquises ?
C'est l'enjeu essentiel des années à venir. La sortie programmée de la Grande-Bretagne de l'Union européenne, l'élection de Donald Trump, l'incertitude inédite qui pèse sur le prochain scrutin présidentiel français sont autant de signes des failles structurelles du modèle démocratique occidental tel qu'il nous a été légué après la seconde guerre mondiale.
Les  raisons  de  ce  phénomène  sont  diverses.  On  peut  certainement songer  au  déclin  d'un  système économique  qui  génère  toujours  plus d'inégalités et dont personne, pauvre ou riche, ne semble se satisfaire.
On peut avancer ensuite la disparition progressive de toute notion de transcendance, qu'elle ait un fondement religieux, laïc ou simplement moral.  Nourris  de  matérialisme,  à  coup  d'American  way  of  life,  nous avons été élevés aux canons d'une société de consommation où chacun se définit désormais par ce qu'il a et non pour ce qu'il est.
Enfin, il est incontestable que la résurgence du phénomène terroriste a ravivé des craintes que les sociétés occidentales croyaient naïvement éteintes. La peur de la violence domestique paralyse une génération qui, n'ayant jamais connu la guerre, est prête à tout sacrifier à sa sécurité.
Face  à  ce  repli  des  pays  et  des  citoyens  sur  eux-mêmes,  le Droit  continue  d'être  la  principale  boussole  de  la  justice,  le premier outil démocratique efficace pour garantir nos libertés.

Les dérives nationalistes ou démagogiques des programmes de  certains  candidats  pourront  encore,  s'ils  devaient  arriver au pouvoir, être contenues par nos institutions, et en particulier par l'autorité judiciaire. Le décret sur l'immigration de la présidence Trump a été suspendu par un juge fédéral, la Cour suprême britannique a imposé la consultation du parlement pour sortir de l'Union européenne, le Conseil constitutionnel et le Conseil d'État français ont fixé un cadre aux mesures de l'état d'urgence dont le gouvernement ne pourra s'affranchir; autant d'exemples du rôle cardinal des juges pour garantir la démocratie face à la défaillance de certains élus pourtant censés l'incarner.

Les discours défaitistes qui augurent la fin de notre société sont à la mode  mais  ils  sont  stériles,  souvent  tenus  pas  ceux-là  mêmes  qui, après avoir largement profité d'un système sont les premiers à vouloir l'enterrer.
Je leur préfère les discours de résistance. Oui, les temps sont durs! Qui pourrait le nier? Mais nos institutions sont fortes. Elles ont été bâties à l'ombre de menaces autrement plus graves. Il faut leur faire confiance.

Et notre avocat de menacer:

Quoi qu'en pensent nos hommes politiques, le Droit n'est pas un instrument de satisfaction électoraliste mais la colonne vertébrale de notre société. À trop l'oublier, ils risquent de l'apprendre à leurs dépens.

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