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16 mai 2017

Les leçons d'une élection confisquée

Image associéeLes premières leçons qu’il est possible de tirer de la présidentielle n’ont rien de réjouissant. Avec Macron, la France va à être gouvernée en poursuivant la politique mondialiste et immigrationniste suivie depuis quarante ans. Cette politique est conduite au bénéfice de la classe dirigeante. Au bénéfice également des immigrés déjà présents et de ceux qui ne cessent d’arriver. Et au détriment de la majorité de la population.

  • En manipulant l’élection, le Système a réussi à faire élire son candidat

Le président élu était le candidat du système. Il a été soutenu par la totalité de ses composantes : les médias, les intellectuels, le monde de la culture, l’université, la plupart des responsables religieux, les syndicats de salariés, la haute fonction publique. Les politiciens les plus importants, notamment les anciens premiers ministres Valls, Juppé et Raffarin l’ont soutenu plus ou moins ouvertement. M. Macron était soutenu, bien entendu, par le grand patronat et les banques, qui ont financé sa campagne. Il représentait lui-même plusieurs de ces milieux puisqu’il était ou avait été à la fois haut-fonctionnaire, banquier et politicien (voir cette chronique).

La tâche du Système cette fois n’était pas simple. Le mandat de F. Hollande était en effet unanimement considéré comme raté. Depuis plusieurs années, il ne faisait pas de doute pour tous les observateurs que la droite allait revenir au pouvoir en 2017. Les socialistes perdaient les élections intermédiaires les unes après les autres. Lesté d’une popularité catastrophique, le président sortant n’a même pas osé se représenter, ce qui a constitué une première sous la Ve république. Or E. Macron se situait objectivement dans la continuité de F. Hollande. Il avait été choisi par lui pour être son conseiller économique, puis son ministre de l’économie. Il avait été soutenu dès avant le premier tour par plusieurs ministres importants du gouvernement Hollande, à commencer par l’ancien premier ministre Valls. En dépit de cet héritage encombrant, E. Macron, qui était un ministre important du gouvernement socialiste il y a encore quelques mois, a pourtant été élu.

Pour réussir ce tour de force, le Système devait éliminer F. Fillon. Si le Système récusait F. Fillon ce n’était pas en raison de ses positions économiques libérales, qui convenaient bien entendu au patronat. Mais parce que F. Fillon apparaissait nettement moins en phase qu’ E. Macron avec les choix principaux du Système. Il n’était pas libéral-libertaire, s’était déclaré chrétien pratiquant et avait manifesté son intention de limiter les droits des homosexuels en matière d’adoption et de procréation. Il avait tenu en outre sur « le terrorisme islamique » des discours relativement durs, susceptibles de perturber le bon déroulement de la politique immigrationniste. Or à l’issue des primaires de la droite, Fillon apparaissait comme presque déjà élu : à ce moment Macron était à 12 % !

Le Système a alors résolu de monter une opération ad hominem de déstabilisation de Fillon. Ont été mis en avant le fait que F. Fillon avait salarié sa femme, dans un emploi aux contours flous ; le fait qu’il avait été aidé financièrement, par le biais de sa société de conseil, par un grand patron de ses amis ; le fait enfin qu’il avait reçu certains dons en nature, notamment des costumes… Les médias ont été mobilisés pour mettre en scène les « révélations » successives, sous la forme d’un feuilleton hebdomadaire. Les juges ont été également enrôlés pour déclencher des investigations et des mises en examen avec une célérité particulière et inhabituelle.

Tout indique que l’affaire Fillon a constitué une manipulation. Il n’est pas certain, tout d’abord, la justice se prononcera le moment venu, que les pratiques reprochées à Fillon aient été illégales. Elles apparaissent, quoi qu’il en soit, vénielles et largement pratiquées dans la classe politique. Enfin, tandis que la justice et les médias étaient instrumentées de façon partiale pour détruire la candidature de Fillon, E. Macron lui ne faisait l’objet d’aucune investigation médiatique et encore moins judiciaire, et ce alors même qu’un certain nombre de questions se posaient au sujet de sa personne et de sa campagne (voir cette chronique).

L’opération a fonctionné au-delà de toute espérance. Une partie de l’électorat qui s’apprêtait à voter Fillon s’est détourné de lui. F. Fillon s’est très mal défendu, en commençant à reconnaître des fautes et à s’excuser, au lieu de dénoncer la manipulation organisée par le pouvoir. Et surtout il a été trahi par son propre camp, qui a bondi sur l’occasion pour tenter de remettre en cause sa candidature : si la droite n’avait pas repris à son compte les accusations de la gauche dès les premières publications du Canard et si au contraire elle avait fait bloc en dénonçant l’opération de manipulation, l’affaire n’aurait eu pratiquement aucun écho. Sans doute faut-il prendre en compte dans la défaite de F. Fillon le mauvais programme, impopulaire et inadapté, dont il s’était fait le champion (voir cette chronique). L’on peut considérer cependant que c’est bien « l’affaire Fillon » qui explique pour l’essentiel le fait qu’il a perdu cette élection jugée imperdable encore trois mois auparavant : 400 000 voix lui ont manqué pour atteindre le second tour.

Cette élection présidentielle a donc été manipulée. Ce constat nous conduit pour notre part à tirer ces deux conclusions. Elle nous conforte tout d’abord dans l’idée que la démocratie est un leurre, nous reviendrons sur ce point le moment venu. Elle confirme également nous semble-t-il que le Système mondialiste et immigrationniste est de nature totalitaire (voir cette chronique) : nous y reviendrons également.

  • Macron l’élu des gagnants de la mondialisation 

Les résultats font apparaître trois éléments. En dépit de son score élevé (66 % des suffrages exprimés soit 20 millions de voix), il apparaît que Macron ne bénéficie pas d’une adhésion forte à sa personne ni à son programme. Après avoir obtenu 24 % des suffrages exprimés (8 millions de voix) au premier tour,  c’est en recueillant une partie des électeurs de Fillon et Mélenchon, désireux de « barrer la route au FN », qu’il a augmenté fortement son score au deuxième tour.  Cependant le score inédit du FN (33 % des suffrages exprimés soit 10 millions de voix), l’abstention nettement supérieure à celle enregistrée lors des précédentes élections (plus de 25 % des inscrits soit 12 millions de voix)  ainsi que le nombre inhabituellement élevé de blancs et nuls (plus de 11 % des suffrages exprimés soit 4 millions de voix) sont autant de signes montrant que la confiance dont bénéficie Macron est limitée.

Deuxième observation, l’élection de 2017 vient confirmer les observations de C. Guilluy (voir cette chronique) : les scores obtenus par les candidats sont géographiquement très particularisés. Les grandes agglomérations ont voté Macron. La France « périphérique » périurbaine et rurale a voté massivement Le Pen.

Enfin, troisième constat, l’immigration apparaît de toute évidence comme un facteur important de détermination du vote. M. Le Pen obtient des scores élevés dans les zones à forte immigration (le Nord, L’Est, Le Sud-est). Là où l’immigration est faible, les scores de Le Pen le sont aussi (moitié Ouest de la France).

Ces trois observations combinées confirment cette constatation qu’avec d’autres nous avons mise en exergue à plusieurs reprises (voir cette chronique) : il y a désormais trois France.

Les électeurs de Macron sont les gagnants des politiques suivies depuis quarante ans par la classe dirigeante. Ils habitent le plus souvent les grandes agglomérations, là où se concentrent l’activité et les sources de revenus. Ils choisissent le plus souvent de résider dans les centres-villes, où ils parviennent à se protéger des effets de l’immigration. C’est ainsi par exemple que M. Macron a obtenu à Paris 90 % des suffrages exprimés. De même, les Français expatriés, pleinement insérés dans la mondialisation, ont voté Macron à 93 %.

La deuxième France est celle des Français de souche européenne de classe moyenne et de classe populaire, qui subissent les effets catastrophiques de la mondialisation et de l’immigration et habitent la France périurbaine et la France rurale. Ils ont voté massivement Le Pen ou se sont abstenus.

La troisième France est celle des immigrés. Si leur présence pèse de façon significative sur le vote des autres électeurs, ils ne votent pas eux-mêmes de façon encore massive. Une partie importante des immigrés, de nationalité étrangère, ne bénéficient pas du droit de vote. La population immigrée étant nettement plus jeune que la moyenne des Français, beaucoup d’entre eux, deuxièmement, sont mineurs. Enfin les personnes d’origine immigrée se caractérisent jusqu’à présent par un comportement d’abstention élevée. Ceux des immigrés qui votent appuient bien entendu la politique immigrationniste conduite par la classe dirigeante. Ils ont dès lors voté pour Macron, comme le montrent les résultats enregistrés dans les bureaux de vote situés dans les « quartiers ».

La classe dirigeante et ceux qui la soutiennent forment une alliance avec la France des immigrés : la « deuxième France » en est la victime. Entre les deux blocs ainsi formés une guerre civile « tiède » est désormais engagée.

  • Trois ou quatre forces politiques à l’avenir ?

Une recomposition significative de la vie politique française est manifestement en cours. Les résultats des législatives devraient la confirmer et peut être l’amplifier.

Quatre forces politiques sont désormais en présence : elles ont chacune avec leur candidat obtenu au premier tour de la présidentielle un score du même ordre, entre 19 et 24 %.

Macron, candidat choisi par le Système pour poursuivre la politique suivie depuis quarante ans, a été soutenu par une partie des électeurs socialistes, à la suite de Valls ; par une partie des électeurs centristes, à la suite de Bayrou ; et par une partie des électeurs de droite, qui se reconnaissaient jusque-là en Juppé.

Jusqu’alors les deux principaux partis, les socialistes et la droite, faisaient mine de s’opposer mais poursuivaient les mêmes politiques en se succédant au pouvoir à la faveur d’alternances factices. Mettant fin à cette opposition d’apparence, le nouveau parti créé par Macron réunit le centre, une partie de la gauche et une partie de la droite, pour incarner et poursuivre la politique choisie par le Système. Nous verrons s’il obtient dans quelques semaines une majorité parlementaire.

Ce nouveau parti a scellé d’ores et déjà le sort du Parti socialiste. Celui-ci alliait, depuis sa prise de contrôle par Mitterrand en 1971, une « première gauche » marxisante et une « deuxième gauche », sociale-libérale, favorable à l’économie de marché. Les deux ailes du PS étaient parvenues à cohabiter jusqu’à présent, malgré le tournant libéral effectué par les socialistes au pouvoir en 1983. Le quinquennat de Hollande a annoncé la fin probable de cette coexistence, l’aile gauche du PS emmenée par les « frondeurs » ayant combattu les principaux choix effectués par Hollande et son gouvernement. L’élection de 2017 a clarifié les choses. La plupart des électeurs socialistes ont voté au premier tour soit pour Macron soit pour Mélenchon. Ainsi divisé et marginalisé, le PS devrait disparaître ou ne plus subsister qu’à l’état résiduel.

La gauche anticapitaliste est désormais incarnée par le mouvement de Mélenchon, qui a fait le score surprenant de 19 %, largement supérieur à celui de 2012 (11%). Mélenchon a non seulement recueilli les voix du PC et d’une partie des électeurs trotskystes mais aussi celles des électeurs socialistes fidèles aux conceptions de la « première gauche ». Profitant de la faiblesse de la candidature de Hamon et du caractère très libéral de la candidature de Macron, Mélenchon a obtenu un score élevé qui lui permettra probablement d’incarner l’opposition de gauche au prochain gouvernement.

A droite quelques élus des Républicains ont dès à présent rallié le mouvement de Macron. Mais l’attitude de la plupart va dépendre des résultats des législatives. Si la droite gagne et gouverne dans le cadre d’une cohabitation, les Républicains resteront probablement unis. Si au contraire le parti de Macron emporte la majorité, on peut penser que la droite éclatera.

Comme le Parti socialiste, le parti Républicain est lui aussi composé de deux tendances dont les positions sont fortement opposées. Une partie de la droite, autour de Juppé, de Raffarin, de Kosiusko-Morizet, de Pécresse ou de Lemaire, partage des positions identiques à celles de Macron : elle est favorable à l’économie mondialisée, à l’immigration et aux réformes libérales-libertaires. Si la droite perd les législatives, il est probable que cette droite « lib-lib » rejoindra la majorité de Macron. Les Républicains comprennent également une aile conservatrice, libérale sur le plan économique mais dont les positions sociétales, qu’il s’agisse de l’immigration, de la sécurité, ou des mœurs, ne sont pas éloignées de celles de l’extrême-droite.

Quant à la quatrième force en présence, le FN, il devrait n’obtenir cette fois encore, en raison du mode de scrutin et en dépit de son bon score, que quelques députés. Comme le PS et comme les Républicains, le FN lui aussi comprend deux lignes politiques fortement opposées. La direction du parti a imposé depuis plusieurs années, sous l’impulsion de F. Philippot, une ligne souverainiste et socialement de gauche. Ce positionnement « chevènementiste » ne correspond pas de toute évidence aux positions de la majorité des militants et des électeurs, qui partagent eux une ligne « identitaire » et adhèrent ou votent pour le FN avec les objectifs suivants : arrêter l’immigration, rétablir l’ordre, défendre l’identité et la civilisation européennes.

Nous verrons à l’issue des législatives jusqu’où ira la recomposition du paysage politique. De toute évidence la présidentielle de 2017 a fortement accentué les tensions entre les deux ailes qui existent au sein des trois principaux partis.  Le PS ayant d’ores et déjà disparu comme force significative, nous verrons si la recomposition touchera ou non également la droite et le FN.

Si ce reclassement va jusqu’au bout de la logique, le nombre des forces en présence passera de quatre à trois. Le nouveau paysage sera alors le suivant :

Un grand parti central, « En Marche », incarnant la politique mondialiste et immigrationniste menée depuis quarante ans, regroupera l’aile sociale-libérale du PS et l’aile libérale-libertaire de la droite.

Le parti de Mélenchon incarnera l’opposition de gauche. Opposé à la politique mondialiste et libérale conduite par la classe dirigeante, il sera en revanche favorable, comme elle, à l’immigration et, dès lors, fortement hostile au FN.

Une nouvelle force de droite, regroupera à la fois la droite conservatrice et le Front national, autour d’un projet politique d’arrêt de l’immigration, de réaffirmation identitaire et de remise en ordre. Cette évolution impliquera un changement de ligne du Front national et un remplacement de son actuelle direction.

**

Confirmation du caractère totalitaire du Système. Election d’un président mondialiste et immigrationniste, comme l’étaient ses prédécesseurs. Recomposition en cours aux finalités incertaines. Nous verrons si les législatives conduisent à compléter ou à infirmer ce premier bilan peu réjouissant.

Nous attendrons également les législatives pour dresser le bilan de ce cycle électoral pour le Front national, pour qui, en dépit de tout, nous avons voté au second tour.

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