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14 mars 2018

Au FN, rien de nouveau ...

Secrétaire départemental du Front national pour les Vosges, conseiller régional du Grand Est et élu municipal à Charmes, Jordan Grosse-Cruciani, membre du FN depuis 2011, quitte le FN au rendement du congrès. Il s’en explique en exclusivité pour « Minute ». Extrait :

V_dxC9Rh_400x400"Je suis arrivé au Front national en 2011 lorsque Marine Le Pen en a pris la présidence. Comme beaucoup de Français, j’avais l’espoir d’un Front national nouveau, conquérant et professionnalisé. Pendant quelques années, il en a donné l’illusion et les succès ont été au rendez-vous, du moins une forte progression. Puis ses carences ont pris le dessus (jusqu’à la faillite du débat sur lequel je ne reviendrai pas) : déficience structurelle de l’organisation, couplée à un fonctionnement à la fois opaque et inquisiteur, et, pire encore, flou grandissant sur la ligne politique. Tout ça pour en arriver à un congrès dit de refondation, qui est en fait un congrès de l’éternel recommencement. Pour le paraphraser, je dirais que le FN demande aux Français de le croire capable de faire demain ce qu’il n’a pas été capable de faire hier – un hier qui dure depuis sept ans si l’on s’en tient à la présidence de Marine Le Pen... Je préfère donc être honnête avec moi-même et m’en aller.

De quelles déficiences parlez-vous ?

Le mot d’ordre est aujourd’hui de s’implanter, l’implantation étant la clef des victoires futures. Je suis parfaitement d’accord avec cela. Seul problème, que votre journal a souligné récemment : cela fait des décennies que, après chaque congrès, après chaque scrutin électoral, le Front national assure qu’il va s’implanter et qu’il ne le fait pas. Parce que, à chaque fois, il répète justement ce qui a empêché cette implantation, en obligeant les fédérations à distribuer des tracts nationaux qui ne tiennent aucun compte des impératifs locaux, en « nationalisant » tous les scrutins sans laisser aucune marge de manœuvre à ceux qui connaissent le terrain, en ne donnant pas les moyens aux candidats de se former pour être efficaces, etc. Je ne parle même pas de la formation doctrinale, qui est totalement inexistante. [...]

Un cadre dirigeant du FN, qui vient encore de prendre du galon, m’a dit récemment : « Le parti ne te doit rien, tu dois tout au parti. » Je lui dois beaucoup, mais il nous doit un peu aussi, nous les militants, nous les « petits cadres », nous les élus de base – nous, également, les jeunes diplômés, qui faisaient évoluer l’image du FN. Ce fut une stratégie, pour le FN, de recruter et promouvoir des profils nouveaux. Cela aurait pu s’inscrire dans une stratégie gagnant/gagnant. Au lieu de cela, une fois utilisés, nous devons être aux ordres, et cela quels que soient les ordres, comme celui de mentir éhontément. Sur le nombre d’adhérents par exemple.

Que voulez-vous dire ?

Eh bien on m’a demandé d’annoncer une progression des effectifs de 13 %. Ordre de Nanterre. La réalité, c’est que de mars 2017 à mars 2018, il y a eu une chute de 50% dans ma fédération.

Parce que vous n’avez pas fait le travail ou parce que les adhérents sont partis chez Philippot ?

Ni l’un ni l’autre. Le travail a été fait, avec beaucoup d’énergie, et la déperdition vers Les Patriotes a été de 0,5 %. Non, simplement, les gens n’y croient plus ; même la perspective de pouvoir voter au congrès ne les a pas retenus, puisque tout était joué d’avance. Voyez avec le vrai-faux changement de nom clairement imposé par la direction. Sans compter qu’on prend le problème à l’envers, puisque si on ne change pas le fond au-delà des effets d’estrade, je ne vois pas à quoi sert de changer le contenant, si ce n’est pour relancer l’illusion quelque temps... [...]"

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