L'Opinion révélait le 11 septembre qu'une réunion de la direction de LR s'était tenue le 6 septembre autour de Laurent Wauquiez : il avait été décidé de ne pas ostraciser le Premier ministre hongrois. Wauquiez lui-même s'était affiché à ses côtés lors d'un sommet du PPE, en juin. Au moment de la réélection d'Orban, Les Républicains en tant que parti avaient "pris acte" du résultat, quand Nadine Morano lui présentait ses félicitations.
Au moment du vote, les eurodéputés français membres de LR étalent leurs divisions. Ils sont aujourd'hui 16 : 5 ont voté pour le déclenchement de l'article 7 ; 3 ont voté contre, parmi lesquels le chef de la délégation française du PPE, Franck Proust, et l'ancienne ministre Nadine Morano ; 6 se sont abstenus, parmi lesquels Brice Hortefeux, Rachida Dati, Michèle Alliot-Marie, Arnaud Danjean et Geoffroy Didier, secrétaire général adjoint de LR. Contactés par L'Express, Hortefeux et Didier expliquent qu'ils avaient l'intention de voter contre, avant de changer d'avis après le discours d'Orban et donc d'opter pour l'abstention.
L'Elysée mise beaucoup sur ces divisions pour marquer des points lors des futures élections européennes, le 26 mai. En visite au Luxembourg le 6 septembre, Emmanuel Macron avait appuyé là où cela fait mal, en demandant au PPE de "clarifier ses positions" : "On ne peut pas à la fois être du côté, sur beaucoup de sujets, de la chancelière Merkel et du Premier ministre Orban". Mardi, c'est Edouard Philippe qui prenait le relais devant les parlementaires REM, visant les eurodéputés LR : "Ceux-là semblent être à l'aise avec Orban et Salvini, je ne veux pas croire qu'ils partagent les mêmes valeurs, mais, parfois, j'ai des doutes." Un piège est tendue à la droite, qui n'est pas loin de tomber dedans.