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12 septembre 2018

Orban fait exploser la droite française

... ou plutôt ce qu'il en reste !


Image associéeLes eurodéputés LR voulaient à tout prix contourner l'écueil Orban, du nom du Premier ministre hongrois. Ils ne sont pas parvenus à masquer leurs divergences lors du vote symbolique actant la menace "systémique" pour les valeurs de l'UE que représente la Hongrie de Viktor Orban et demandant le lancement de la procédure dite "de l'article 7". Cette procédure exceptionnelle est déclenchée en cas de "risque clair de violation grave" de l'Etat de droit dans un pays membre. 

L'Opinion révélait le 11 septembre qu'une réunion de la direction de LR s'était tenue le 6 septembre autour de Laurent Wauquiez : il avait été décidé de ne pas ostraciser le Premier ministre hongrois. Wauquiez lui-même s'était affiché à ses côtés lors d'un sommet du PPE, en juin. Au moment de la réélection d'Orban, Les Républicains en tant que parti avaient "pris acte" du résultat, quand Nadine Morano lui présentait ses félicitations. 

Lors de son intervention devant le Parlement européen, mardi, le Premier ministre hongrois n'a fait aucun signe d'ouverture. Son attitude a-t-elle fait bouger les lignes ? Ce mercredi matin, Jean Léonetti, vice-président de LR et possible tête de liste aux européennes, déclare à L'Opinion : "Si malheureusement Orban continue cette attitude de défi, je ne vois pas comment on pourra ne pas activer l'article 7 et donc par voie de conséquence, on ne pourra pas garder Viktor Orban" au sein du PPE (le Parti populaire européen) _ lequel risquerait alors d'éclater. Jusqu'ici, les dirigeants LR défendaient la position d'un PPE "allant d'Alain Lamassoure (l'ancien ministre des Affaires européennes est un eurodéputé du PPE tout en ayant quitté LR) à Viktor Orban". 

Au moment du vote, les eurodéputés français membres de LR étalent leurs divisions. Ils sont aujourd'hui 16 : 5 ont voté pour le déclenchement de l'article 7 ; 3 ont voté contre, parmi lesquels le chef de la délégation française du PPE, Franck Proust, et l'ancienne ministre Nadine Morano ; 6 se sont abstenus, parmi lesquels Brice Hortefeux, Rachida Dati, Michèle Alliot-Marie, Arnaud Danjean et Geoffroy Didier, secrétaire général adjoint de LR. Contactés par L'Express, Hortefeux et Didier expliquent qu'ils avaient l'intention de voter contre, avant de changer d'avis après le discours d'Orban et donc d'opter pour l'abstention. 

L'Elysée mise beaucoup sur ces divisions pour marquer des points lors des futures élections européennes, le 26 mai. En visite au Luxembourg le 6 septembre, Emmanuel Macron avait appuyé là où cela fait mal, en demandant au PPE de "clarifier ses positions" : "On ne peut pas à la fois être du côté, sur beaucoup de sujets, de la chancelière Merkel et du Premier ministre Orban". Mardi, c'est Edouard Philippe qui prenait le relais devant les parlementaires REM, visant les eurodéputés LR : "Ceux-là semblent être à l'aise avec Orban et Salvini, je ne veux pas croire qu'ils partagent les mêmes valeurs, mais, parfois, j'ai des doutes." Un piège est tendue à la droite, qui n'est pas loin de tomber dedans.

 

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