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5 décembre 2018

Tribunaux : les gilets jaunes de la France d’en bas traînés plus bas que terre…

Image associéeLa République et les valeurs éponymes allant avec ne plaisantent pas avec l’ordre du même nom. Seulement voilà, comme dans les contrats d’assurance, il y a toujours les petites lignes, en bas de page, qu’on néglige de lire. C’est un tort. Car dans ce « pacte républicain », il y a les uns qui en « sont » et les autres qui n’en « sont pas ».

Les premiers ? Ceux qui violent la loi « républicaine » en aidant des immigrés clandestins à franchir les frontières, au mépris de ces fameuses lois « républicaines ». Les seconds ? Ceux qui empêchent ces mêmes immigrés clandestins de franchir les mêmes frontières, suivant en cela les mêmes lois « républicaines ».

Dans le premier cas, celui de Cédric Herrou, passeur d’esclaves à prétentions humanistes, a droit au tapis rouge du Festival de Cannes. Dans le second, celui des Identitaires, c’est garde à vue et opprobre médiatique assurés. Après les échauffourées de ce week-end dernier, voilà sûrement ce à quoi devaient penser la soixantaine de gilets jaunes déférés en comparution immédiate afin d’y répondre de leurs crimes.

Europe 1, radio pourtant pas très portée sur les agacements de la France d’en bas, demeure perplexe lorsqu’elle détaille le profil des prévenus. Pas de racailles à capuche ou de délinquants multirécidivistes : juste des marins-pêcheurs, des bouchers, des métallurgistes, des ouvriers, des tourneurs-fraiseurs, des caristes ; bref, des ouvriers.

Pris sur le fait, ils doivent justifier de l’arsenal déniché dans leurs sacs à dos. À l’un, du sérum physiologique pour se protéger des gaz. À l’autre, un lance-pierres, arme de destruction massive, comme chacun sait. Plus grave, des pétards dont la destination n’est évidemment pas de faire exploser le système, ayant été achetés dans un magasin de farces et attrapes. Cruelle ironie, la véritable échoppe du genre demeurant plutôt celle de l’Élysée, l’artificier en chef qu’on sait.

Europe 1, toujours, qui évoque le verdict final. Du sursis pour tout le monde et du ferme pour le pire de la bande : « Un homme, au physique d’armoire à glace, s’effondre en larmes, à l’annonce de sa condamnation : trois mois ferme car déjà condamné à du sursis pour un accident de la route. » Qu’est-ce que cela peut bien signifier ? Rien, si ce n’est cette réalité devenue banale voulant que seuls les habitants des mégapoles mondialisées aient encore le droit de s’amuser le samedi soir.

Si ces derniers ont bu le verre de trop, un esclave de chez Uber les ramènera chez eux. S’ils veulent fumer, d’immenses terrasses chauffées seront à leur disposition. Mais les autres ? Ces gilets jaunes qui, même ayant bu deux ou trois jaunes ne s’imposant pas, ont le malheur de s’être plantés en voiture parce qu’ils n’ont pas d’autre moyen de réintégrer leurs pénates seront, de fait, considérés comme des assassins en puissance. D’ailleurs, si l’accident en question avait causé mort d’homme, « l’armoire à glace » serait sous les verrous depuis longtemps. Tel n’était, manifestement, pas le cas. À l’infortuné, la présidente du tribunal a donc répondu : « Vous avez pris vos responsabilités, vous assumez… » Fort bien.

Mais alors, quid des responsabilités qui devraient également être assumées par tous les autres ? Ces voyous capables de tuer pour une cigarette refusée, issus d’endroits où les milliards d’euros sont déversés au nom d’une pauvreté hypothétique alors que la véritable misère se cache ailleurs, en nos campagnes délaissées et peuplées de Français dont le seul crime consiste, manifestement, à vouloir survivre, comme ils l’entendent, sachant qu’en France, ils sont encore un peu chez eux.

C’est, manifestement, trop demander à ce gouvernement qui, lui aussi, a « pris ses responsabilités ». Qu’il « assume », donc…

Bonne chance, Manu !

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