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22 mars 2019

Gilets Jaunes: le général Macrochet envoie l'armée: réactions

Des militaires témoignent sur France Info de la dernière mesure de ce gouvernement d’incapables, qui appelle l’armée en renfort pour accomplir du maintien de l’ordre :

“On n’a rien à faire dans ces histoires de ‘gilets jaunes”. “Les mecs de Sentinelle, ce sont tous des militaires, on ne sait pas faire du maintien de l’ordre”. “On a en permanence le gilet pare-balles sur nous et le fusil d’assaut. On n’a pas le matériel de protection que vont avoir les CRS, on n’a pas les protège-jambes, on n’a pas toute l’espèce de carapace qu’ils ont sur eux”.

“Si on se fait caillasser, soit on rentre dans le bâtiment pour se mettre à l’abri, soit on ne peut pas se mettre à l’abri pour X raison. La seule réponse qu’on pourra avoir à ce moment-là, c’est peut-être un coup de gazeuse au début ou un coup de matraque télescopique, mais après s’il y a trop de monde, oui, malheureusement il risque d’y avoir des morts.”

Un autre soldat :

“C’est absurde, c’est du n’importe quoi. On n’est pas préparé à ça. Nous, en termes techniques, on lutte contre un ennemi. Et l’ennemi ne peut pas être la population, ce n’est pas possible. C’est la situation dans laquelle on essaie de mettre les militaires aujourd’hui.”

Un autre :

“Ils ne savent plus quoi faire, ils ne savent plus comment gérer, ils n’ont pas pris encore la mesure de ce mouvement.”

Un dernier :

“Là, il y a un gros problème, ‘on va mettre l’armée et comme ça on va voir ce que ça donne et nous on reste tranquillement où on est'”. “Au niveau des états-majors, ça bouillonne pas mal, les juristes sont dessus pour revoir les règles d’engagement, parce que là aussi, il ne faut pas faire d’erreur.”

Dans Le Figaro, Bénédicte Chéron, spécialiste des relations entre les armées et la société, précise :

[…] En réalité, les lieux où seront déployés les militaires, si l’on en croit les précisions apportées par la suite, sont ceux où ont été largement mobilisées des forces de l’ordre ainsi rendues immobiles samedi dernier, ce qui a été reproché au gouvernement.

[…] Les militaires ne seront pas déployés face aux manifestants mais bien en garde statique autour de bâtiments. Mais rien ne garantit, dans un contexte chaotique, que militaires et manifestants ne se trouveront pas à un moment face à face. La situation n’est pas absolument nouvelle: depuis le déploiement de l’opération en janvier 2015, d’autres mouvements sociaux ont eu lieu. Lors des manifestations contre la loi travail par exemple, il y a eu des face-à-face fortuits parfois tendus. Le sang-froid et le professionnalisme des militaires ont évité tout débordement tragique. Cependant, quand la tension est autrement plus forte, la question est évidemment plus aiguë.

Or, les militaires ne sont pas équipés pour le maintien de l’ordre, ni pour se protéger, ni pour pouvoir réprimer d’éventuels débordements. Leur armement vise à avoir des effets létaux parce qu’il est destiné à porter un dommage à un ennemi que le politique désigne et non à maintenir l’ordre. Ça n’est pas une nuance sémantique ou un débat de techniciens que l’on pourrait résoudre en modifiant leur équipement. C’est une différence cruciale qui tient à la fonction des armées au sein de la société. Leur rôle n’est pas d’assurer la sécurité intérieure.

En ayant recours aux armées dans ce contexte et en jouant sur la confusion, le gouvernement alimente un brouillage entre les fonctions de sécurité intérieure et la fonction militaire. Ce brouillage n’est propice ni à l’apaisement, ni à la compréhension des rôles de chacun. Une opération militaire ne peut être évaluée qu’au regard des causes qui la motivent et des finalités qu’on lui demande d’atteindre. Dans le cas présent, la confusion règne dans les deux domaines.

[…] La question de fond est celle de l’engrenage politique qui a mené à ce que le gouvernement considère cette option comme une voie possible. Observons ce que l’histoire enseigne en la matière: les époques lors desquelles les forces armées ont été employées dans des fonctions de sécurité intérieure et lors desquelles on a placé des militaires face à leurs concitoyens ne sont pas celles d’où les gouvernements sont sortis le plus grandis, et c’est un euphémisme. C’est une leçon que les chefs militaires d’aujourd’hui ont retenue de cette histoire parfois douloureuse. Il n’en est visiblement pas de même du côté du politique.

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