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19 avril 2019

Encore une voix discordante

L’incendie de Notre-Dame de Paris était-il prévisible ? Oui, à en juger par le rapport sur la « cathédrale durable » rendu par le professeur de mécanique de l’université de Versailles Paolo Vannucci en 2016. L’homme a fait grand bruit dans la presse italienne mais n’a pas suscité l’intérêt de la presse hexagonale. Explications.

Professeur et chercheur au CNRS, l’Italien Paolo Vannucci a publié une étude intitulée « Cathédrale durable » qui aurait dû être prise en compte par le ministère de la Culture. Las, ses conclusions ont été totalement ignorées. Que disait-il dans ce rapport ? D’abord que l’unique système anti-incendie de la cathédrale parisienne était extrêmement « rudimentaire » compte tenu de la fragilité des lieux, où d’importantes concessions à la modernité avaient été faites alors que certains des bois de la charpente dataient de l’époque de Charlemagne. Pour Paolo Vannucci, la forte concentration de poussières couplée à la présence d’électricité présentait un risque majeur d’incendie trop négligé.
Il réconisait donc l’installation d’un système anti-incendie plus efficace, à même de prévenir les dangers liés à la présence importante de poussières résiduelles dans la charpente. Des conseils qui résonnent a posteriori comme une prophétie. Après l’incendie, Vannucci n’a d’ailleurs pas manqué d’écrire de nouveau à l’Elysée pour aider à la conception de la sécurité de la Notre-Dame ressuscitée, mais aussi à celles d’autres grands monuments historiques français, eux-aussi soumis aux aléas des rencontres contraintes entre des matériaux anciens et des installations électriques modernes
Paolo Vannucci explique d’ailleurs avoir eu une prise de conscience à la suite des attaques terroristes qui ont ensanglanté la France. Amoureux du patrimoine bâti, il estimait nos trésors très exposés. C’est ainsi qu’il a été employé par le ministère de l’Intérieur pour prévenir les dangers d’explosions.  Les autorités n’ont malheureusement pas estimé les menaces à leur juste hauteur, qu’elles soient le produit d’une action volontaire ou d’un concours d’évènements fortuits. Gageons qu’ils sauront être plus attentifs aux avis de Paolo Vannucci qui croit qu’il est possible de prévenir plutôt que de guérir : « Il faut bloquer les sources d’amorçage et réduire la concentration et la densité des poussières. Dans le cas de Notre-Dame de Paris, il aurait fallu ouvrir une portion de toit ». Ce n’était pourtant pas si compliqué….
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