Même si les électeurs se sont davantage mobilisés que les fois précédentes, ce dimanche 26 mai, la moitié des Français ont encore montré qu’ils abdiquaient leur droit de participer à la vie politique du pays. C’est triste nonobstant l’optimisme béat de ceux qui veulent voir, dans ce timide sursaut, un début de conscience européenne. C’est inquiétant aussi car ce sont les jeunes qui constituent le plus gros contingent de ces désabusés qui laissent le soin aux autres – leurs ainés, dont l’avenir est scellé – de décider de leur futur. Quel genre de société avons-nous fabriqué ?

Quant au scrutin lui-même, il appelle un certain nombre d’observations. 

Première observation : on a pu constater que, dans tous les pays de l’UE, les électeurs se sont essentiellement mobilisés sur des enjeux nationaux. En France, Macron et Le Pen ont transformé cette élection en consultation nationale, la seconde voulant en faire une revanche sur la présidentielle de 2017 et le premier mu par un ego démesuré qui l’a incité à relever le défi. Dès lors, le message européen était quasiment brouillé voire occulté. Le duel s’est finalement soldé par un match nul et permis aux écolos de jouer les intrus.

Deuxième observation : le vote sanction contre Macron n’est pas assez significatif pour peser sur la politique intérieure voulue et mise en place par lui et son gouvernement. 
Inutile donc d’espérer une démission de sa part, ni même une dissolution de l’Assemblée nationale et probablement pas, non plus, un changement de gouvernement. Marine le Pen commet une nouvelle erreur. Tout va continuer comme avant. Le monarque non déchu va poursuivre son cap visant à la destruction du pays et, « en même temps », continuer à donner des leçons de démocratie à la Terre entière. D’autant plus que l’effondrement des Républicains et de la France Insoumise vient de mettre hors-jeu une bonne partie de l’opposition. Du pain béni pour Jupiter à qui il suffira d’agiter le spectre commode de la « peste brune » pour disqualifier sans effort l’unique adversaire qui reste, notamment en 2022 pour une présidentielle lui laissant désormais entrevoir une réélection facile sur la base du scénario de 2017.

Troisième observation : quelle humiliation pour tous ces Gilets Jaunes qui ont cru en leur jacquerie pour faire changer un système politique destructeur du peuple et un pouvoir qui les méprise, les écrase de taxes, de règlementations, d’injonctions et d’interdits. Après six mois de mobilisation, ils sont les cocus de cette élection, lâchés par les 76 % de la population affirmant les soutenir. Quelques rétropédalages mesurés et limités auront suffit à ramener les contestataires par procuration dans le rang. Macron a été malin et sa stratégie a payé.


Enfin, la forte poussée des écologistes prouve que le matraquage idéologique paye. Le réchauffement climatique que l’on nous dit synonyme de fin du monde et le syndrome du Titanic – allégorie chère à Nicolas Hulot – ont efficacement impacté les esprits plus crédules qu’informés. Sont venus s’y ajouter le pilonnage du Président sur l’écologie et les grèves récurrentes des jeunes « pour le climat ». Tout un ensemble de manipulations ont ainsi contribué au développement d’une onde qui vient de placer en troisième position un parti dont les préoccupations sont pourtant éloignées des priorités du pays : lutte contre les communautarismes, contre l’islamisation, contre l’insécurité, défense de l’identité, etc… et qui va jusqu’à usurper son appellation en se désignant comme « écologistes » !

Par ce scrutin, démonstration est faite qu’un mensonge inlassablement répété devient vérité et finit par susciter des réflexes conditionnés. Les rapports du GIEC – lequel n’est pas une entité scientifique mais un groupement de pays, faut-il le rappeler – dont se servent les tenants de l’écologie politique sont devenus paroles d’Évangile annonçant l’apocalypse. La foule épouvantée se précipite donc derrière le joueur de flûte de Hamelin censé nous sauver tous. Et pourtant, nombre de vrais scientifiques crient leur scepticisme dans des articles universitaires ou des ouvrages de librairie : Hacène Arezki, par exemple qui, dans Climat, mensonges et propagande (PDF ci-dessous), explique que l’Homme n’est pour rien dans le réchauffement et évoque les dessous économiques de la guerre du climat, sans oublier Stéphane Foucard et son célèbre La fabrique du mensonge (Galimard), qui dénonce la manipulation de la science par les industriels, et tant d’autres encore (ci-dessous également).

En somme, le bilan de ce scrutin est bien triste. Macron a gagné sur tous les terrains : il a éliminé ses adversaires, ramené le peuple dans le rang et donné du crédit à son fumeux projet écologiste.

Chapeau l’artiste !