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28 août 2019

La liberté d'expression n'existe plus sur le net

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La neutralité du Net, la doctrine selon laquelle les fournisseurs d’accès Internet, les fameux FAI, doivent traiter toutes les communications comme égales, s’est officiellement terminée ce lundi 11 juin aux États-Unis. 

Depuis la naissance de l’Internet public, les FAI fonctionnaient comme des « transporteurs publics » et étaient effectivement réglementés en tant que services publics, comme les compagnies d’autobus ou les services de livraison de colis. Il leur était interdit, par la loi, de discriminer leurs utilisateurs ou leurs sites Web en bloquant, falsifiant ou ralentissant le trafic Internet. 
En 2015, la Federal Communications Commission (FCC) a réaffirmé ces principes en déclarant : « Une personne fournissant un service d’accès Internet haut débit[…] ne doit pas bloquer le contenu légal, les applications, les services ou les appareils non nuisibles » et que « les FAI ne doivent pas altérer ou dégrader le trafic Internet licite sur la base du contenu Internet. ». 
Ça, c’était avant lundi. Depuis les FAI ont reçu des pouvoirs larges et étendus, pour agir en tant que gardiens de l’Internet. En vertu des nouvelles règles, ces sociétés privées géantes auront la possibilité de privilégier certains contenus par rapport à d’autres, d’établir des forfaits permettant uniquement l’accès à certains sites, en fonction de ce que les consommateurs paient ou de bloquer complètement les sites et services Web. 
  
Les partisans de l’abolition de la neutralité du Net, dirigés par le président de la FCC, Ajit Pai, soutiennent que les vastes pouvoirs étendus accordés aux Fournisseurs d'accès Internet sont sans importance, car les utilisateurs seront libres de changer de FAI, s’ils ne sont pas satisfaits des actions de leur fournisseur actuel. 
Cet argument est si absurde qu’il ne mérite guère de réfutation. En effet, le marché des services Internet ne compte que quatre sociétés (Comcast, AT & T, Time Warner et Verizon). Cinquante millions d’Américains ont accès à un seul fournisseur d’accès Internet et plus de la moitié n’ont à choisir qu’entre deux. Ce chiffre va même encore diminuer avec la fusion potentielle d’AT & T et de Time Warner, qui devrait être approuvée cette semaine. 
Au cours de l’année écoulée, Google, et les monopoles des médias sociaux Facebook et Twitter, ont décidé de mettre en place un régime de censure sur Internet, à la demande des services de renseignement américains. Et ce n’est pas Trump qui en est à l’origine, ce sont les démocrates. Les compagnies ont donc travaillé pour diminuer sensiblement le lectorat des sites web réfractaires à la doxa officielle, au nom de la lutte contre les « fausses nouvelles » et les « ingérences russes ». 
Cela ne vous rappelle rien ? 
Et oui, c’est ce qui s’amorce aussi en France. L’examen de la loi sur les fake-news, à l’Assemblée nationale, s’insèreparfaitement dans le calendrier d’une élite dirigeante qui a compris que l’imposition de la censure d’Internet est nécessaire à la défense de sa domination de la société. Elle a d’ailleurs été rebaptisée loi sur « la manipulation de l’information », ce qui lui convient parfaitement puisque c’est ce qui est visé par les services de l’État « manipuler l’information », la contrôler. 
  
Regardons la loi de plus près. 
La définition d’une fake-news, tout d’abord. Je cite : « toute allégation ou imputation d’un fait dépourvue d’éléments vérifiables de nature à la rendre vraisemblable ». On ne peut pas faire plus vague… 
Par exemple, si j’affirme que la réforme de la SNCF en Société Anonyme vise à préparer sa privatisation, je tombe sous le coup de la loi… 
Autre exemple avec les révélations de Mediapart,entre les deux tours de la présidentielle en 2012, sur le financement libyen de la campagne électorale de Nicolas Sarkozy de 2007. Le document dévoilant que la Libye avait accepté en 2006 de financer pour 50 millions d'euros, la campagne de Nicolas Sarkozy a été, depuis l'origine, dénoncé comme étant un « faux », par l'ex-président de la République française. Si la loi « contre la manipulation de l'information » avait eu cours à cette époque, ce document aurait-il pu être interdit de publication et Mediapart censuré ? Il semble que oui, puisque Nicolas Sarkozy a porté plainte pour « faux et usage de faux » et que s'il a fallu attendre plusieurs années pour que la justice confirme la validité du document et déboute Nicolas Sarkozy, dans le cadre de la nouvelle loi, cela pourrait être une autre paire de manches. Celle-ci prévoit en effet de permettre à un candidat ou à un parti, de saisir le juge des référés, pour faire cesser la diffusion de « fausses informations » durant les trois mois précédant celui d'un scrutin national. Le juge devra alors statuer dans un délai de 48 heures et pourrait ainsi prononcer le retrait ou le blocage du contenu illicite, à l'encontre des hébergeurs de contenus et fournisseurs d'accès à Internet. Cette disposition est à double tranchant : d'un côté la presse pourrait se voir censurer, pour toutes les révélations gênantes à l'encontre d'un candidat – comme dans le cas du document libyen sur la campagne de Nicolas Sarkozy – et de l'autre, la validation dans l'urgence, par des juges, d'informations douteuses, pourrait survenir. 
  
Cette loi, pas encore votée certes, mais elle devrait l’être par l’assemblée des moutons en marche élue en 2017, instaure donc une vérité officielle, contrôlée par une police de la pensée, le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel, le CSA, érigé en grand prêtre de la vérité… 
Fin de la neutralité du Net, loi sur les fakes news, loi sur le secret des affaires, tout cela marque une nouvelle étape dans la campagne de censure d’Internet. Avec la grande majorité de la communication écrite et une section, sans cesse croissante, de toutes les communications qui se font en ligne, la campagne pour censurer et contrôler Internet représente une étape importante vers l’abolition de la liberté d’expression, aux États-Unis, comme en France ou en Allemagne. 
  
Les GAFA, FaceBook et YouTubeen tête, ferment les sites qui ne leur conviennent pas. Des multinationales, qui ne paient pas un centime d’impôts en France, à l’aide d’une armée de censeurs travaillant depuis les pays du Maghreb, s’arrogent désormais le droit de décider ce qui est dicible ou non, en France. Nous sommes engagés dans un processus de privatisation de nos libertés publiques et en dehors de tout contrôle, de type juridictionnel ou parlementaire… 
C’est pourquoi au Parti de la France, riche d’une expérience acquise sur le projet ProRussia.tv, nous hébergeons nos vidéos en natif sur notre propre site. C’est plus onéreux, cela demande une maîtrise technique plus avancée, mais ainsi nous ne dépendons pas de la mansuétude des Gafa, YouTuben’étant qu’une plateforme de secours pour nous, par exemple. 
Cependant, cela ne résout qu’une partie du problème, puisque nous dépendons bien évidemment des moteurs de recherche et des algorithmes. Pour l’instant, grâce à notre audience, si vous tapez « réinfo » et « France » sur Google, le journal du Parti de la France arrive en tête. Mais pour combien de temps ? 
Cette bataille du net ne peut être menée que par des États. Mais à son niveau, chaque militant peut contourner cette censure, en diffusant, en « likant » et en partageant, chacune de nos vidéos. 
Et oui, nos libertés ne sont pas négociables.
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