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27 mars 2024

Quand le « quoi qu'il en coûte » devient le « quoi qu'il en coule »...

... et les "Mozart" de la finance des tocards de l'économie !

Emmanuel Macron, le 26 mars 2024, en déplacement en Guyane.C’est le cauchemar d’Emmanuel Macron : la situation financière de la France court à la catastrophe. Jusqu’ici nous avions la tête ailleurs. Nous applaudissions au "quoi qu’il en coûte" durant la crise sanitaire, c’est-à-dire aux aides de toutes sortes qui nous ont permis de passer sans trop de peine l’épisode de la pandémie. Puis, nous avons approuvé sans vraiment nous inquiéter les premières sanctions contre la Russie, alors même qu’augmentait le coût des énergies. Des Gilets jaunes aux agriculteurs, les mécontentements qui se sont succédé ont été atténués par des chèques signés à l’aveugle. Toutes ces crises auraient dû nous alarmer, mais nous pensions que l’Etat-providence pouvait presque éternellement y subvenir.

Pensions-nous inconsciemment qu’un ancien banquier d’affaires comme Emmanuel Macron, flanqué d’un ministre de l’Economie aussi "sage" que Bruno Le Maire, pouvait gérer comme un bon père de famille cette France qui dépensait plus qu’elle ne produisait ? Dans le monde réel, l’heure de vérité sonne toujours trop tard : le déficit public, qui se creusait régulièrement depuis vingt ans, atteint aujourd’hui un seuil vertigineux. La France est l’un des plus mauvais élèves parmi les pays développés, mais jusqu’ici on lui pardonnait ses dérives en misant sur sa solidité et ses capacités à rebondir. Seulement voilà : alors que le discours politique prône la "réindustrialisation" du pays et son "réarmement" économique, les chiffres de notre croissance, eux, sont en berne, nettement plus mauvais que les prévisions, pourtant pessimistes, du gouvernement. Dans ce contexte, comment respecter le défi de la France et ramener le déficit sous les 3 % en 2027 ? Mission impossible.

 

Conscient qu’il lui faut agir, le chef de l’Etat a réuni d’urgence la semaine dernière ses principaux ministres et les cadres de sa majorité politique pour qu’on lui fasse au plus vite "des propositions concrètes". Autant dire qu’une course à l’échalote s’en est suivi. Les uns imaginant mettre à contribution "les plus riches", ou les super-profits du capital, et, à défaut, les retraités ; les autres défendant une hausse générale des impôts – alors que le pays est déjà le champion des prélèvements obligatoires ; les troisièmes considérant qu’il faudrait coûte que coûte réduire les dépenses publiques, et notamment les dépenses sociales. Toutes solutions qui se heurtent jusqu’ici à un "tabou", celui du chef de l’Etat.

Dès lors qu’il faut réduire le déficit et trouver des pistes de recettes, le calcul politique devient particulièrement anxiogène. À deux mois des élections européennes, et alors que sa liste piétine loin derrière l’extrème-droite, Emmanuel Macron peut-il d’ailleurs tenir un discours aussi impopulaire ? Son ministre de l’Economie a déjà raboté 10 milliards d’euros sur le budget 2024 de certains ministères. Une goutte d’eau. Il est d’ailleurs prévu de nouvelles "annonces" dès l’été. On a compris la tactique : il faut toujours reculer pour mieux sauter.

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