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2 décembre 2017

Médias: la pluralité qui vient du froid

Résultat de recherche d'images pour "russia today"Russia Today France a recruté Stéphanie de Muru, ex-BFM TV, et signé un accord avec Free. La chaîne d’information russe, qui démarrera mi-décembre, est étroitement suivie par le CSA.


 Avant même son arrivée dans le paysage audiovisuel français, la chaîne RT France (Russia Today France) fait déjà des vagues. La chaîne russe en langue française, dirigée par Xenia Fedorova, commencera à émettre mi-décembre – la date précise n’est pas encore fixée – sur le câble, le satellite et l’ADSL. RT France sera notamment disponible sur les Freebox, un accord vient d’être trouvé. La chaîne finalise les négociations avec les autres opérateurs. Selon nos informations, RT France a convaincu la journaliste Stéphanie de Muru (photo), une ancienne de BFM TV, arrivée dès le lancement de la chaîne info en 2005. On retrouvera aussi d’autres visages venus de BFM TV, de CNews ou de différentes chaines sportives. Les ambitions de cette nouvelle chaîne ont de quoi faire peur séduire . RT France aligne 20 millions d’euros de budget annuel, soit 5 millions de plus que l’enveloppe de BFM TV l’année où elle s’est lancée. RT France emploie désormais 150 salariés dans ses bureaux flambant neufs de Boulogne-Billancourt, entre le siège de Canal+ et la Tour TF1. Elle produira douze heures de direct par jour et diffusera un journal par heure. Mais auparavant, RT France va affronter une campagne hostile.

Les médias du système s'inquiètent

RT n'est pas encore sera lancée en France que les médias du système rivalisent déjà d’injures et de sous-entendus pour tenter d’en contrecarrer les effets qui ajouteraient encore plus de crise dans la situation déjà pas reluisante de la presse française. Avertir les Fraudes, intimider les clients et se lier entre concurrents pour chasser le nouveau venu, ce qui fonctionne dans une guerre des boulangers à Rouillac peut aussi marcher dans les grands médias.

Elle « sent le souffre » pour La Tribune, est un « organe d’influence » pour Macron – alors simple candidat à la présidence – un moyen de « manipuler l’opinion » pour Les Inrocks qui y ont consacré un dossier titré « Poutine vous mate » – « critiquée pour sa couverture pro-russe de l’information » pour Ouest-France ou « outil d’influence russe » pour Le Monde, une chose est sûre, RT en France ne laisse personne indiffèrent. On aura vu la presse française bien plus prudente avec les grandes oreilles de la NSA ou la CIA dont un ancien agent achète à tour de bras des médias dans les Balkans, région toujours stratégique où la Russie conserve de forts appuis dans le peuple et où les médias sont néanmoins très suivis dans la société.

Financée à 100% par l’État russe, « RT est soupçonnée, au même titre que l’agence de presse en ligne Sputnik, d’être un instrument de propagande et une source d’informations mensongères (« fake news ») au service de la politique de Vladimir Poutine », insinue La Tribune. Des accusations qui ont un vieux fond puant qui laisse songeur : le même qui fleure bon l’accusation d’intelligence avec l’étranger, la cinquième colonne, le Maccarthysme.

RT fait la critique radicale des médias du système

Loin de baisser les yeux, RT en France aggrave la jaunisse des médias établis en se livrant à une critique radicale de ceux-là. Dans les Inrocks, Xenia Fedorova répond aux accusations : « “Notre but est de donner aux audiences françaises des infos rapides, crédibles, et qui n’apportent pas un seul point de vue, qui présentent aussi l’autre partie de l’histoire (…) Offrir une perspective différente en somme, et en disant cela je ne parle pas de ce que les médias nomment “le point de vue russe” : c’est totalement faux.” »

Elle dénonce sur son site le parti pris des médias du système envers RT : « depuis quelques mois, je suis le témoin privilégié d’un phénomène que je n’aurais jamais cru possible dans le pays de Voltaire […] la campagne de dénigrement permanent dont est victime RT France dont le lancement n’a même pas encore eu lieu ! ». Pour elle, « ces accusations pourraient aisément être réfutées en à peine quelques minutes de recherche, ce que tout journaliste digne de ce nom devrait faire avant publication. Pourtant, dès lors qu’il est question de RT, il semble que ces élémentaires vérifications soient rarement, voire jamais effectuées, comme si les médias mainstream n’entendaient pas laisser les faits faire obstacle à leurs scénarios alarmistes pré-écrits ».

Elle dénonce le parti-pris des médias du système pour Macron, qui lui a refusé d’accréditer Sputnik et RT au motif que ces médias seraient des « agents d’influence » qui diffuseraient des contre-vérités à son égard… ou qui lui seraient opposés. Curieuse vision de la démocratie. « Durant cette année d’élection présidentielle, cette presse grand public, qui accuse RT de partialité, n’a pour l’essentiel produit qu’une gigantesque et concertée campagne de promotion pour le candidat de son choix, répétant à l’envi les éléments de langage forgés par ses équipes ».

Conclusion logique : « les médias mainstream ont avant tout tourné le dos à leurs responsabilités, cessé de faire leur travail. Ironie du sort : ces médias qui alertaient partout sur la nécessité impérieuse de lutter contre les fake news en sont devenus les principaux propagateurs ». Avec le lancement de RT en décembre, nombre de gens dans les rédactions du système vont pouvoir se faire des cheveux blancs. Le monopole de l’information, déjà ébréché par les médias de réinformation sur internet, est en train de s’effondrer. Comme en 1989, le Mur tombe. Mais plus à Berlin, à Paris.

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