« Le Conseil de l’ordre des médecins sera supprimé »

C’était la 85e pro­po­si­tion des 110 du Programme Commun de François Mitterrand. Bien enten­du il n’en a rien été, les pro­grammes élec­to­raux étant faits pour se faire élire, puis à ne plus être respectés.

Lorsque les élus — en géné­ral de gauche — veulent prendre le contrôle de cette ins­ti­tu­tion dont le contrôle échappe à l’État, ils nous rap­pellent que c’est une loi du gou­ver­ne­ment de Vichy (7 octobre 1940) qui crée le « Conseil supé­rieur des méde­cins ». Horreur ! donc.

Du reste en 2017 Mélenchon annonce : « Le Conseil de l’Ordre des méde­cins sera abo­li parce que c’est une orga­ni­sa­tion pétai­niste » [source]. À son habi­tude Jean-Luc Mélenchon sort des for­mules qui l’ar­rangent même si elles sont erro­nées. C’est le cas ici puisque selon le Quotidien du Médecin : « Cet organe de l” “État Français” sera dis­sous par une ordon­nance du gou­ver­ne­ment pro­vi­soire de la République Française à Alger pré­si­dé par le Général de Gaulle le 18 octobre 1943 ». C’est ensuite le 24 sep­tembre 1945 qu’une ordon­nance du Général de Gaulle crée l’Ordre des méde­cins dans sa forme actuelle dont la prin­ci­pale mis­sion est de veiller au res­pect de l’éthique médi­cale. » Ainsi donc l’Ordre des méde­cins est plus une ins­ti­tu­tion gaul­liste que pétai­niste. Mais qu’im­porte, c’est sur­tout une ins­ti­tu­tion, très puis­sante et très riche, dont le contrôle échappe à l’État.

Noyautée par la franc-maçon­ne­rie, cette ins­ti­tu­tion est très cor­po­ra­tiste et très conser­va­trice. Dans le fond elle ne gêne pas l’État tant qu’elle est en phase avec les inté­rêts de ce der­nier, tri­bu­taire de Big Pharma. L’Ordre des méde­cins mena­çait en août l’an­née der­nière de sanc­tion­ner les méde­cins qui n’ap­pli­quaient pas les consignes gou­ver­ne­men­tales en matière de port du masque :

[Retranscription de l’é­change télé­pho­nique avec l’Ordre des médecins :]
Fort de cet appui, Macron peut donc dérou­ler son plan sous faux dra­peau sani­taire de pas­se­port numé­rique pour tous qui passe par la vac­ci­na­tion pour tous. Il n’hé­site même pas à prendre des mesures bar­bares telles que l’in­ter­dic­tion de l’ac­cès aux soins aux Français non vac­ci­nés (lire Le retour à la bar­ba­rie du 7 août 2021).

Mais il n’est pas conscient qu’il fran­chit là, le pas de trop pour le Conseil de l’ordre qui publie alors ce communiqué :

L’Ordre des méde­cins rap­pelle que la mis­sion de ser­vice public assu­mée par tous les soi­gnants est de garan­tir l’accès aux soins pour tous.

Les pro­fes­sion­nels de san­té quels que soient leurs modes d’exercice auront l’obligation déon­to­lo­gique de garan­tir à tous leurs patients des soins dans des condi­tions de sécu­ri­té optimales.

L’Ordre des méde­cins attend la réponse du Conseil consti­tu­tion­nel, char­gé du fait de sa sai­sine de garan­tir l’égal accès aux soins de tous les citoyens de notre pays.

Un camou­flet cin­glant pour Macron qui est plus le VRP de Big Pharma que le Président de tous les Français. Pour ce der­nier, cette rebuf­fade est insup­por­table. En quelques jours à peine il crée une nou­velle ins­ti­tu­tion qui détrône le sacro-saint Conseil de l’ordre des méde­cins : le nou­veau « Conseil National de Certification ».

Par décret pas­sé en cati­mi­ni, Macron et Véran créent le « Conseil natio­nal de cer­ti­fi­ca­tion », sou­mis au gou­ver­ne­ment, pour recon­duire ou reti­rer le droit d’exercer des méde­cins qui n’obéissent pas… Pas un mot dans les médias. [source]

Mitterrand vou­lait sup­pri­mer une ins­ti­tu­tion jugée trop cor­po­ra­tiste. Macron, lui, la sup­plante par une ins­ti­tu­tion éta­tique. Trop fort ! Ce décret (que l’on peut lire ici) par­fai­te­ment dic­ta­to­rial n’a pas sus­ci­té beau­coup de com­men­taires dans la presse sub­ven­tion­née. C’est dire le niveau de sou­mis­sion dans laquelle elle se trouve aujourd’­hui. On peut dire la même chose des par­tis poli­tiques, tous sou­mis, même les « Insoumis ». Ohé, Mélenchon ? On ne vous a pas enten­du. Ah, il est peut-être en vacance(s). Mais c’est la même chose pour tous nos élus, à part quelques maires rebelles.

Il ne reste que l’in­sur­rec­tion popu­laire pour mettre fin à ces dérives dic­ta­to­riales et barbares.

Massimo Luce