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6 décembre 2021

Pécresse, le « En même temps » en jupon ...

Mais faut-il être surpris ?

En fait, la droite dite républicaine démontre aujourd’hui, avec éclat, qu’elle reste une droite molle qui court toujours derrière son certificat de respectabilité délivré par la Bien Pensance de gauche. Un certificat que cette dernière ne manque pas de lui retirer au moindre écart. Ainsi, face à une radicalisation – somme toute bien timorée – du député des Alpes Maritimes, les adhérents LR ont craint de voir leur parti se « diaboliser » et passer sous les fourches caudines des ligues de vertu islamo-gauchistes. Ils lui ont donc préféré celle qui, pourtant, avait claqué la porte du parti en livrant un constat très cruel sur l’état de sa famille politique. Pour le moins, les adhérents LR ne sont pas rancuniers.

Voilà donc en lice celle qui prétend débouter Emmanuel Macron parce qu’il n’est pas un bon président – ce qu’on lui concèdera volontiers, soit dit en passant -. En août 2019, elle déclarait dans Le Parisien : « Macron a une faiblesse : il n’a pas de ligne politique. Les électeurs de droite votent pour lui par défaut, parce qu’il n’y a plus de force politique à droite qui défende une vision réformatrice, pro-entreprise, sociale et d’une autorité juste… Mais Emmanuel Macron n’est pas de droite ! » De ce point de vue, il semblerait qu’Éric Ciotti fût mieux à même de représenter cette « autorité juste » qu’elle-même. Car Valérie Pécresse n’est rien plus qu’un clone de Macron : un jour conservatrice, l’autre progressiste. Plus souvent le jour deux que le jour un d’ailleurs.

Telle le locataire de l’Élysée, sa ligne directrice, c’est de ménager la chèvre et le chou en permanence pour rassembler les électeurs derrière soi. Et pour cela, elle n’est jamais à une contradiction près. On l’a vue défiler dans la Manif pour Tous, en 2013, et affirmer que « la famille en France, c’est une valeur plus que partout ailleurs » puis déclarer être « extrêmement sensible au désir d’enfant qui s’exprime » s’étant résolue à promouvoir le droit à l’avortement et la PMA.

La reine du grand écart !

Une autre fois, après avoir proposé de « démarier » les couples homosexuels, elle avait changé d’avis sur le Mariage pour Tous disant « avoir réfléchi ». Toujours un pied qui pointe vers la droite mais l’autre bien campé à gauche. Elle a promis aussi de ne jamais subventionner la théorie du genre dans la Région qu’elle préside mais finance néanmoins le CRIPS (Centre régional d’information et de prévention du SIDA et pour la santé des jeunes), une association déclarée d’intérêt général, étroitement liée à la région Île-de-France, qui intervient dans les établissements scolaires pour « développer un esprit critique sur les normes sociales sur le genre et les sexualités et comprendre la notion de stéréotype en lien avec le genre et l’orientation sexuelle ».

Du « en même temps » à la Macron

On pourrait citer encore son projet de campagne dans lequel elle prétend vouloir un « projet de loi référendaire » visant à protéger les libertés fondamentales « face à la montée de l’islamisme et du communautarisme ». C’est sans doute pour ça que Valérie Pécresse est signataire, au côté de Lilian Thuram et Rokhaya Diallo entre autre, de l »« Appel pour une République multiculturelle et postraciale » destiné à combattre les discriminations et reconfigurer la République dans le sens du mieux-vivre ensemble. Et puis, n’oublions pas ses pitoyables manœuvres de récupération politique. En 2018 notamment, lorsqu’elle applaudit les prix remportés par le film 120 battements par minute (thème du SIDA et du combat d’Act Up) financé partiellement par son Conseil régional. 

C’était tellement anachronique de la part de cette ancienne élève de l’école Sainte-Marie de Neuilly, élevée dans des valeurs catholiques et gaullistes, qu’elle fut accusée de pratiquer le « pink washing » – ripolinage en rose pour s’acheter une image gay-friendly -… On s’arrêtera là car l’énumération deviendrait fastidieuse.

Alors, madame Pécresse, pas de droite Macron ? C’est l’hôpital qui se fout de la charité, non ? En vérité, cette ambivalence de position est révélatrice de l’opportunisme politique de la candidate, partie de chez LR puis revenue, qui cherche uniquement à ratisser large chez les électeurs depuis les centristes (tendance progressiste voire des socialistes désabusés) jusqu’aux conservateurs. Toujours le cul entre deux chaises, la Présidente de la Région Île-de-France réussit même le tour de force de convenir aux gens de la France insoumise comme Clémentine Autain qui la juge « pas si pire » à la tête de la Région. Dès lors, on ne voit pas trop ce qui la démarque d’Emmanuel Macron. On serait plutôt entre bonnet blanc et blanc bonnet.

Bref, on connaît d’avance la fin de l’histoire. Au soir du premier tour de l’élection présidentielle, Valérie Pécresse appellera à voter Emmanuel Macron ! Tout comme l’aurait fait Xavier Bertrand et Michel Barnier d’ailleurs. Elle ne s’engagera pas derrière le candidat patriote challenger du Président sortant. Les gens de LR manquent toujours aussi cruellement de courage : durant les campagnes électorales, ils n’hésitent pas à piétiner les plates-bandes de Marine Le Pen mais s’ils accèdent au Pouvoir ils font tout le contraire, s’efforçant avec zèle de plaire à la gauche Bien Pensante. Ces gens là ne sont pas dignes de diriger la France. Cela étant, ils ne sont pas près d’y arriver.

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