Une vidéo d’a­vril 2009 refait sur­face car elle a été tra­duite récem­ment en fran­çais. Elle est pos­tée sur le site de CNN [source] et n’a pas été très consul­tée en 14 ans : 18 000 vues alors que CNN annonce plus de 15 mil­lions d’a­bon­nés. Pourtant elle est très lourde de sens et mérite qu’on s’y penche.

 

Explication de texte

Interrogée en 2009, Hillary Clinton, ancienne « First lady », tout juste nom­mée Secrétaire d’État sous l’ad­mi­nis­tra­tion Obama, explique com­ment les États-Unis ont refou­lé l’URSS d’Afghanistan. Elle rap­pelle le rôle de Ronald Reagan. Le Président répu­bli­cain d’a­lors, en accord avec le Congrès (majo­ri­tai­re­ment démo­crate, comme les Clinton et Obama) crai­gnaient l’ex­pan­sion de l’URSS en Asie mineure. Alors « ils se sont mis au tra­vail », et « vous savez quoi ? », ils déci­dèrent ensemble de « trai­ter avec l’État Islamique et les mili­taires pakis­ta­nais pour recru­ter des moud­ja­hi­dines ». « Génial ! » « Faisons venir des gens d’Arabie saou­dite et lais­sons les impor­ter leur mou­ve­ment wah­ha­bite »(1).

Tout est dit

1) Les États-Unis font la guerre par personnes interposées

Difficile de mobi­li­ser l’Américain pour guer­royer dans des contrées loin­taines qu’il ne connait même pas. Seul un Américain sur six sait pla­cer l’Ukraine sur une carte. En Ukraine des Russes se battent contre des Ukrainiens, des slaves contre des slaves, c’est par­fait pour l’État Profond amé­ri­cain. Il pour­suit en cela le plan de Himmler d’exter­mi­na­tion des slaves. Pour les Américains, cette guerre est très « ren­table » et ils ne s’en cachent même pas(2).
Ils pra­tiquent de longue date la guerre par proxy, ou guerre par pro­cu­ra­tion : Libye, Syrie, guerre froide contre l’URSS, et les deux der­nières guerres mon­diales où les États-Unis sont inter­ve­nus très tard.
Au Vietnam les Américains se sont enga­gés direc­te­ment et l’on voit bien ce que cela leur a coûté. 

2) Les États-Unis s’appuient sur tout ce qui leur tombe sous la main

Les Américains ont rete­nu la leçon du Vietnam, et toutes leurs guerres sont à pré­sent des guerres par pro­cu­ra­tion. Dans les pro­pos de Hillary cli­ton, rem­pla­cez État isla­miste par milices nazies, et vous y êtes. Les fana­tiques nazis tatoués ukrai­niens servent de bataillons contre la Russie. Le sché­ma est rigou­reu­se­ment le même : les États-Unis activent, forment et financent tout ce qui va — à court terme — dans leur inté­rêt natio­nal. En Afghanistan ils ont trou­vé l’État isla­miste. « Génial ! » n’est-ce pas ? On fer­me­ra les yeux sur leurs atro­ci­tés. Pour l’Ukraine, ils se sont rabat­tus sur les nos­tal­giques de Bandera et du IIIe Reich. On fer­me­ra aus­si les yeux sur leurs atrocités.

3) Les États-Unis ne font pas la guerre à l’URSS mais à la Russie

En 2009, au moment de l’in­ter­ven­tion de Hillary Cliton, l’URSS n’existe plus. Le retrait des troupes russes se déroule en 1988, en pleine Peretoïska(3). Les Américains sont inter­ve­nus en Afghanistan pour lut­ter contre les troupes anti-occi­den­tales, res­tées fidèles à Moscou, mais l’ont fait sous cou­vert de l’OTAN dès 2003. Qu’allait faire dans les mon­tagnes pat­chounes l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord, géné­rée pen­dant la guerre froide avec l’URSS alors que celle-ci s’é­tait ter­mi­née ? Près d’une cen­taine de sol­dats fran­çais y ont per­du leur vie.
Cette guerre s’est elle aus­si ter­mi­née misé­ra­ble­ment. Les Américains quittent pré­ci­pi­tam­ment le pays en y aban­don­nant leur arse­nal mili­taire d’une valeur de 1 000 mil­liards de dol­lars [source]. Ces armes ser­vi­ront bien un jour ou l’autre.
Comme en Ukraine ! Les armes détruites ou cap­tu­rées seront rem­pla­cées par des armes amé­ri­caines, affai­blis­sant ain­si dura­ble­ment les indus­tries euro­péennes. Les armes four­nies à Kiev russe peuvent se retrou­ver sur le mar­ché noir pour ali­men­ter les réseaux ter­ro­ristes. Bruxelles, Interpol et le Pentagone s’en inquiètent [source]. Mais on continue…

C’est exactement le scénario qui se déroule en Ukraine :

1) Guerre par pro­cu­ra­tion.
2) Activation de milices ter­ro­ristes.
3) Alimentation effré­née d’armement.

C’est bien ce que nous disent avec la même inso­lence, Angela Merkel et François Hollande, garants des accords de Minsk de 2014, lors­qu’ils se targuent de nous expli­quer que ces accords « de paix » n’a­vaient pour but que de réar­mer l’Ukraine

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