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9 novembre 2011

Et si cette fois on écoutait les Allemands ?

La Chronique Agora

Bill Bonner - in "La chronique Agora"

Mais qu'est-ce qui ne va pas chez les Allemands ? Pourquoi est-ce qu'ils ne suivent pas les traces de la Fed ? Pourquoi ne veulent-ils pas imprimer de monnaie ? S'ils donnaient simplement le signal -- "ne vous inquiétez pas, nous imprimerons de l'argent" -- la crise serait terminée. En Europe comme aux Etats-Unis, les investisseurs obligataires seraient rassurés. Ils sauraient qu'ils vont récupérer leur argent. La BCE achèterait les obligations de l'Italie, et les obligations de la Grèce, et les obligations de l'Espagne... et pourquoi s'arrêter là ? Elle achèterait les obligations de tout le monde. Les investisseurs obligataires recevraient leur argent. Ils cesseraient de faire grimper les taux. L'Italie pourrait couvrir ses pertes.

Tout le monde s'en tirerait mieux, non ? Comme aux Etats-Unis. N'est-ce pas ? Tout ça semble si simple. Pourquoi est-ce que les Allemands ne comprennent rien ?

Alors que les décideurs américains, les économistes officiels et les empêcheurs de tourner en rond sont terrifiés par la perspective d'une nouvelle Grande Dépression, les officiels allemands ont peur de l'hyperinflation.

Il reste bien peu d'Allemands qui s'en souviennent, mais l'hyperinflation de la République de Weimar, au début des années 20, est peinte dans l'inconscient collectif allemand comme un graffiti sur un monument national. Ils ne peuvent pas l'ignorer. Ils ne peuvent pas l'oublier. Il faudra des générations avant que ce souvenir s'efface.

Suite à l'amère expérience de la Première Guerre mondiale, l'hyperinflation a effacé d'un coup le peu de confiance que les Allemands avaient encore dans leurs institutions. Travailler dur, épargner son argent, être un bon citoyen -- rien de tout ça ne semblait payer. Les ex-soldats étaient profondément déçus. Ils avaient été abandonnés par la classe dirigeante, trahis par les banques. Les politiciens leur avaient planté un couteau dans le dos.


Même leur argent n'avait aucune valeur !

Quelques années plus tard, les usines allemandes fonctionnaient à nouveau -- pour produire des chars et des avions. C'était la solution au chômage et à la dépression post-Première Guerre mondiale. Malheureusement, la solution était pire que le problème. Les trains étaient à l'heure -- mais ils roulaient vers le désastre.

Enfin, c'est une longue histoire.


ND: Une longue histoire sur laquelle il nous est interdit de revenir pour n’en retenir que la conséquence: la bête immonde. Alors quelques rappels: Hitler n’a pas surgi par hasard. La bête immonde n’est pas venue de nulle part. Si les Allemands se sont jetés dans les bras du petit caporal, c’est que des "élites" corrompues et irresponsables (déja) les avaient trahis (voir supra), comme elles trahissent aujourd’hui les peuples d’Europe. Refuser de revenir sur les véritables causes du désastre des deux guerres civiles européennes, c’est préparer à coup sûr la troisième. Est-cela que nous voulons ? Ce n’est pas en annonant le catéchisme insupportable de la repentance post shoa que nous empêcherons la suivante, mais en analysant enfin sans détours les vraies raisons de l’avènement du nazisme.

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