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9 octobre 2013

Delon sans fard

Dimanche, Genève a vu une percée du MCG. En France on constate celle du Front national. Vous êtes franco-suisse, que vous inspire cette droite extrême?

Je ne vais pas critiquer les gens en place, c’est trop facile. Je voudrais simplement vous dire que la poussée du MCG comme celle du Front national, c’est tout à fait édifiant. Edifiant parce que les gens en ont marre qu’on leur parle comme on le fait. Ils veulent de l’action, ils veulent autre chose. Ils ont connu une France différente sous de Gaulle ou même Mitterrand. Voilà pourquoi le Front national, comme le MCG à Genève, prend une place très importante et ça, je l’approuve, je le pousse et le comprends parfaitement bien.

Au-delà du ras-le-bol ambiant, seront-ils capables, selon vous, de passer des paroles aux actes?

Ils en seront capables s’ils arrivent à avoir derrière eux un électorat solide. On ne peut pas le faire sans l’appui du peuple et sans l’appui de ceux qui sont leur soutien. Depuis des années, Le Pen père et fille se battent, mais ils se battent un peu seuls. Là, pour la première fois, ils ne sont plus seuls. Ils ont les Français avec eux. C’est important. Et que cela déborde sur Genève, c’est vachement important. Là-bas aussi il y a un ras-le-bol.

Vos déclarations récentes sur le mariage gay ont fait des vagues.

(Il coupe.) La presse a dit ce qu’elle voulait. Je n’ai rien dit contre le mariage gay. J’ai dit que je m’en foutais du mariage. Je suis contre l’adoption des enfants. Point.

Pourquoi?

Parce qu’un enfant doit avoir un père et une mère et doit être élevé par un père et une mère. Maintenant que les hommes et les femmes se marient entre eux, je n’en ai strictement rien à faire.

Vous aurez 78 ans le 8 novembre. Que peut-on vous souhaiter?

Moi, je ne me souhaite pas grand-chose. Parce que cette époque ne me plaît pas, parce que ce monde ne me plaît guère. Je n’ai aucune crainte ni aucune peur de partir. Le cinéma ne me manque pas, j’ai tout eu et j’ai tout connu. Comme dans la vie. Je peux donc partir tranquille. Je n’ai aucune inquiétude. Ce monde ne me plaît plus depuis les années 2000. Je vis un peu en marge de tout ça. Je souhaite simplement que mes enfants, ma fille comme mes deux garçons, n’en souffrent pas trop et qu’ils puissent traverser les épreuves qui les attendent.

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